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Suisse

Ces PME qui refusent la fast fashion

Des entreprises relancent l’industrie textile en Suisse, non sans difficultés mais loin de la mode jetable

Zu Besuch beim Unternehmen "revario" in Marly. Revario stellt Sportbekleidung aus recyclierten Kunststoffen (Nylon, Polyester etc.) her. Foto: FN / Aldo Ellena, Marly, 25.08.2022Aldo Ellena

Maude Bonvin

Maude Bonvin

20 décembre 2022 à 15:53

Temps de lecture : 1 min

Confection » Vögele Shoes et avant lui Yendi et OVS. Alors que les acteurs traditionnels jettent l’éponge, l’industrie de la mode tente de trouver un nouveau souffle en Suisse. A la tête de Codezip, Vanessa Luisier déclare d’emblée: «Je ne concurrence pas les grandes marques comme C&A et H&M. Le but n’est pas de rester petit mais de grandir différemment.» Grandir différemment, c’est aussi le credo de Freitag: «Nos habits sont exactement le contraire de la fast fashion, qui ne nous fait pas concurrence.» Le groupe zurichois a lancé une marque de vêtements biodégradables entièrement fabriqués en Europe. Certains se fixent des limites géographiques encore plus strictes, à l’instar de Steiger, qui tricote, dans son usine de Vionnaz en Valais, des bonnets et des bandeaux issus de la laine des moutons nez noirs de Zermatt.

A l’inverse des géants du secteur, ces acteurs privilégient les circuits courts. Dans leur viseur, recréer une industrie du vêtement qui a quitté la Suisse il y a une cinquantaine d’années. Tous affirment vouloir verdir une branche responsable de 10% des émissions de dioxyde de carbone sur le plan mondial.

L’absence de rentabilité

«Le but n’est pas de rester petit mais de grandir différemment»
Vanessa Luisier

La spécialiste du sujet Fanny Dumas observe beaucoup d’ouvertures et de fermetures d’enseignes dans ce domaine. «Un certain nombre d’entre elles ne tiennent pas le coup. Elles rencontrent encore énormément d’embûches», souligne celle qui copréside l’association Fair’Act, active dans la mode responsable et éthique.

Le premier écueil est d’ordre financier. Selon Fanny Dumas, les consommateurs ne sont pas prêts à payer davantage. «Ils trouvent normal d’acheter un pull à 50 francs. Or ce n’est pas le juste prix», signale-t-elle. Et de pointer du doigt: «Nous sommes trop loin de la fabrication. Nous avons oublié que tricoter un pull prend du temps.»

Le patron de Steiger, Pierre-Yves Bonvin, souhaite justement lancer une gamme complète de vêtements en tricot mais butte sur la question financière. «J’envisage de mettre sur pied un atelier de confection en Valais. Pour l’heure, cette opération n’est pas rentable, en raison d’un trop faible volume», précise-t-il.

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