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Atteint du cancer du testicule à 20 ans, un Fribourgeois veut «briser ce tabou»

Samuel* (prénom d'emprunt) témoigne du cancer du testicule qui lui a été diagnostiqué au printemps 2023. Il espère ainsi sensibiliser et libérer la parole autour de cette tumeur maligne qui est la plus fréquente chez l’homme jeune.

Le cancer du testicule est le plus répandu chez l’homme jeune, avec un âge médian de 37,2 ans. © Adobe Stock

Sophie Gremaud

Sophie Gremaud

29 novembre 2023 à 15:55

Temps de lecture : 1 min

Santé masculine » «Mes parties génitales étaient très sensibles et le contact avec les vêtements douloureux, surtout quand je m’habillais, que j’enfilais un slip ou un pantalon. Mais bon… J’en ai parlé à personne car c’est un peu gênant, ça touche à mon intimité. Je me suis dit que ça finirait par passer», confie Samuel* (prénom d'emprunt), 20 ans. Une douleur, mais trop de pudeur pour consulter. Ce n’est que quelques mois plus tard que le Fribourgeois découvrira que cette gêne embarrassante était le symptôme d’un cancer du testicule.

Relativement rare en comparaison avec les autres types de cancers (un peu moins de 500 nouveaux cas par année en Suisse), cette tumeur maligne est en revanche la plus fréquente chez les jeunes hommes. Et malgré l’action annuelle Movember dédiée à la santé masculine, qui se termine aujourd’hui, le cancer du testicule reste peu connu et surtout tabou. Témoignage.

Grâce à TikTok

Printemps 2023, cela fait environ trois mois que Samuel a remarqué l’extrême sensibilité de ses parties intimes. Mais il n’est pas facile à cet âge (et à n’importe quel âge d’ailleurs) de parler à d’autres de son entrejambe. Il décide donc d’ignorer les symptômes. Un peu de déni peut-être, de l’ignorance surtout. «Jamais je n’avais entendu parler du cancer du testicule. Pareil pour mes potes, ils s’en fichent de Movember par exemple… On est jeunes, on ne se sent pas concernés!» lâche Samuel.

Un soir, en scrollant sur son smartphone, il tombe par hasard sur une vidéo: «C’était un TikTok d’une influenceuse dont le copain avait le cancer du testicule. Elle parlait de la maladie et de ses symptômes dans le but de sensibiliser le public, se souvient-il. Tout ce qu’elle disait a immédiatement fait écho à ce que je ressentais secrètement.» Pris de panique, Samuel décide d’en parler à sa petite amie d’abord, à ses parents ensuite. Quelques jours plus tard, rendez-vous est pris auprès du médecin de famille.

Comme pour Samuel, le manque de sensibilisation combiné à la pudeur retarde bien souvent le diagnostic chez le jeune adulte. «Il est vrai que les messages de prévention sont souvent orientés vers les hommes de plus de 50 ans, car le cancer de la prostate est très répandu dans cette classe d’âge. Ce n’est que depuis quelques années que l’on parle, un peu, du cancer testiculaire», observe Frédéric Fournier, responsable de la Ligue fribourgeoise contre le cancer. Il poursuit: «On a aussi tendance à partir du principe que le facteur de risque numéro 1 des cancers est l’âge, et donc ne pas se sentir concerné lorsqu’on est jeune…» Et de relever que si du côté des jeunes femmes, la santé intime, le suivi gynécologique et le dépistage sont entrés dans les mœurs depuis bien longtemps, «c’est beaucoup moins la norme d’un point de vue masculin».

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