Volleyball » «C’est la fin de Volero en Suisse.» Au bout du téléphone, Frieder Strohm est formel, dès la saison prochaine, le club zurichois aux 13 titres nationaux et 14 Coupes de Suisse disparaîtra du paysage volleyistique suisse. Stav Jacobi, le propriétaire, concentrera ses objectifs au Cannet, en France, endroit où il s’était délocalisé en 2018. «Dans les faits, la Volley Academy Zurich, qui existe depuis 2020, et Volero, fondé en 1973, fusionneront, explique le directeur de la nouvelle entité. La philosophie ne sera plus la même, davantage tournée vers la jeunesse et la formation.»

 «L’objectif est d’être un tremplin»
Frieder Strohm

Un tournant qu’avait déjà pris le club alémanique en 2019 avant de faire machine arrière et de retrouver des envies de grandeurs. Reparti de Ligue B après une relégation volontaire, il avait été promu dans l’élite la saison dernière et remporté la Coupe de Suisse au printemps 2022 aux dépens de Guin, qu’il reçoit ce soir à 18 h 30 (lire ci-dessous). Cette fois-ci, de retournement de situation il ne devrait pas y avoir. Les deux fondateurs de la Volleyball Academy, Frieder Strohm et Vassilios Koutsogiannakis, ont les idées claires. «L’objectif est d’être un tremplin. Une joueuse vient chez nous pour développer son potentiel et avoir une chance d’aller à l’étranger ensuite», explique Frieder Strohm.

Laisser faire des erreurs

La Volleyball Academy Zurich remplacera donc dès la saison prochaine Volero en ligue A. En reprenant le même statut, elle sera une équipe comme une autre, soumise a priori au risque de relégation. Reste que jouer dans la meilleure division, dominée par des volleyeuses extranationales, est-ce vraiment possible sans étrangères? «Je suis convaincu que oui, mais encore une fois, l’objectif n’est pas le résultat brut, reprend le directeur. Peut-être qu’une saison nous atteindrons une demi-finale pour, l’année suivante, terminer huitièmes. L’important sera de permettre aux joueuses de faire des erreurs, qu’elles puissent apprendre tout simplement. Notre job, c’est de leur donner cette chance-là sans la pression d’être remplacées par une étrangère à la première faute.»

 «Nous aimerions montrer que c’est possible de fédérer toute la Suisse autour d’un projet commun»
Frieder Strohm

Le directeur et cofondateur en sait quelque chose, lui qui est entraîneur de l’équipe nationale M19 depuis six ans et ancien assistant de Timo Lippuner puis Saskia van Hintum en équipe de Suisse senior. «Ces expériences me donnent encore plus d’optimisme, sourit-il. Durant ces années, j’ai pu voir comment cela se passait dans les autres pays. Les jeunes, que ce soit en Belgique, en Italie, en France, ont une équipe de formation, constituée de joueuses nationales, qui leur permet de faire le saut vers le professionnalisme.»

A l’échelle nationale

De Volero, il restera le cadre professionnel et le staff emmené par l’actuelle entraîneure Svetlana Ilic. «Et c’est important de garder un lien avec Stav Jacobi aussi, car c’est lui qui a amené ces structures», ajoute Frieder Strohm. L’équipe pourra aussi compter sur son ancienne capitaine Laura Koutsogiannakis (ex-internationale connue auparavant sous son nom de naissance: Unternährer) pour l’encadrement et Chiara Ammirati. Mais qui seront les joueuses sur le terrain? «Nous cherchons encore, admet le directeur. Nous aimerions montrer que c’est possible de fédérer toute la Suisse autour d’un projet commun. Nous devons faire marcher notre réseau pour permettre à des joueuses du Tessin, de la Romandie ou de la Suisse alémanique de nous rejoindre. Il faudra aux filles le courage de se lancer dans le projet, mais je sais que le potentiel existe. C’est peut-être naïf de ma part, mais nous verrons bien.»

Guin pour se relancer

Une semaine après leur élimination en Coupe de Suisse, les Singinoises jouent à Zurich ce soir.

Le dernier sprint est lancé! Il ne reste que trois matches aux Power Cats avant la fin de la saison régulière. Le premier a lieu ce samedi à Zurich, contre Volero, que Guin avait battue 3-0 lors du premier tour. «Volero s’est amélioré depuis, et nous aussi, s’exclame Dario Bettello. C’est une équipe très douée sur le plan physique, qui s’entraîne beaucoup.»