Lutte. une journée presque parfaite pour Romain Collaud à Viège

Fête romande » Le Singinois Stefan Zbinden remportait le titre romand à La Chaux-de-Fonds en 2008. Depuis, les lutteurs du sud-ouest de la Suisse sont restés bredouilles lors de la fête de leur association, toujours dominés par les invités du reste du pays.

Romain Collaud a eu hier l’occasion de signer un exploit dans la patinoire de Viège. Avec Sven Schurtenberger (30 ans, 190 cm pour 133 kg) pour adversaire, la dernière haie était toutefois bien trop haute pour le Broyard (20 ans, 187 cm, 108 kg) roi de Landquart 2018 dans la catégorie 2002.

«Joli début d’année»

Double couronné fédéral, Sven Schurtenberger a remporté dans le Haut-Valais sa première fête d’association, la huitième avec couronnes à la clé – le Rigi en fait partie – de sa carrière. Le Lucernois s’est agenouillé devant les demoiselles d’honneur pour la sixième fois de l’année. Le Fribourgeois n’en est même pas à la moitié. Avant la romande d’hier, Romain Collaud avait ramené des lauriers de la valaisanne à Savièse où il avait également disputé la dernière passe de la journée, s’inclinant alors devant le Gruérien Benjamin Gapany. «Un joli début d’année», souffle-t-il.

Légèrement touché au haut du corps, Romain Collaud avait fait l’impasse sur le rendez-vous alpestre du Lac-Noir une semaine plus tôt. «J’ai pu me concentrer sur cette romande et j’ai plutôt bien fait», constate-t-il. «J’étais vraiment dans mon assiette. J’ai vécu une jolie journée… Enfin pas jusqu’au bout. En passe finale face à Schurtenberger, je me suis dit qu’il fallait essayer quelque chose, que je ne pouvais pas rester passif.» Le Broyard a tenté deux attaques qui n’ont rien donné. Dans l’enchaînement, il s’est retrouvé le dos dans la sciure. «Il profite de son gabarit, il a quelque chose en plus. Voilà! Je vais ruminer ça pendant une semaine. C’est sûr.» Toujours sur Soleure pour des raisons professionnelles, le Fribourgeois s’entraîne essentiellement sur Berne. «J’ai aussi un entraîneur physique», précise-t-il. Considéré comme l’un des plus grands talents romands, il est en droit de viser une couronne à Pratteln dans deux mois. «En tout cas, cela se passe plutôt pas mal pour une année de fédérale», se réjouit-il.

Gapany et Kramer fatigués

Romain Collaud est l’un des huit Fribourgeois à avoir ramené des lauriers du Haut-Valais, mais il a assurément été le plus en vue. Les deux couronnés fédéraux Benjamin Gapany et Lario Kramer ont connu une matinée compliquée avant de réagir l’après-midi pour obtenir un classement plus en adéquation avec leur statut. Le Gruérien a commencé sa journée avec un nul, un succès et une défaite. «Ce matin (hier, ndlr), c’était compliqué. Mon corps n’a pas bien réagi. J’avais les jambes lourdes, les bras vite saturés et je manquais de force pour tirer mes prises. Il n’y avait pas de signe avant-coureur pourtant.» Gapany a remporté ses trois duels de l’après-midi. «L’objectif que je m’étais fixé n’a pas été atteint… Il faut aller de l’avant et se concentrer vers la suite.» Dans son cas, ce sera le rendez-vous d’association de Suisse centrale dès dimanche.

Lario Kramer a aussi limité les dégâts. Mis au dos par le couronné fédéral bernois Kilian von Weissenfluh en lever de rideau, le Lacois a enchaîné avec trois succès. «J’ai ressenti un peu de fatigue. C’était ma sixième fête en autant de dimanches. Cela peut se comprendre. C’était un jour comme ça… Je visais une couronne et je l’ai. Pour le reste, tout n’était pas entre mes mains.» Le représentant de Chiètres a terminé deuxième dauphin de Schurtenberger. Mais encore, deux membres de son club l’ont imité en obtenant également des lauriers: le jeune Leo Siegenthaler, né en 2005, auteur d’un petit exploit en 6e passe contre le Zurichois Shane Dändliker, et Sven Hofer. Les Singinois ont également été deux à l’honneur (Steven Moser et Michel), comme les Gruériens d’ailleurs. Blessé à la main en avril, Johann Borcard a fait ce qu’il fallait. «J’ai battu trois des deux invités que j’ai affrontés. J’ai presque dépassé mon objectif et ma main va de mieux en mieux», conclut-il.