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Seraina Stettler, comme à la maison

Meilleure Fribourgeoise samedi, la Lacoise de 22 ans a grandi avec la course de Chiètres. Succès kényans.

Kerzerslauf 2023: Seraina Stettler (501). Foto: FN / Aldo Ellena, Kerzers, 18.03.2023Aldo Ellena

Pierre Salinas

Pierre Salinas

19 mars 2023 à 18:19

Temps de lecture : 1 min

Course à pied» Quand on grandit à Jeuss et qu’on porte le maillot du Club Athlétique de Morat, la «Kerzerslauf» fait immanquablement un peu partie de soi. «C’est grâce à elle que j’ai commencé la course à pied», lâche Seraina Stettler, à peine essoufflée, après avoir franchi la ligne d’arrivée. Samedi peu après midi, lors d’une 45e édition marquée par des températures quasi estivales et les victoires attendues de la Kényane Purity Gitonga et de son compatriote Julius Njeri, la Lacoise de 22 ans a atteint les deux objectifs qu’elle s’était fixés, le matin même: boucler en moins d’une heure (59’33) les 15 km d’un tracé bucolique que l’étudiante en sciences de l’environnement apprécie particulièrement et coiffer les lauriers officieux de meilleure Fribourgeoise.

Car la meilleure Fribourgeoise du moment, c’est bien elle: Seraina Stettler. Lors du cross de Farvagny déjà, le 12 février dernier, la Zurichoise d’adoption (elle étudie à l’Ecole polytechnique fédérale) avait emmené le peloton des régionales, ce, après avoir perdu une chaussure dans la boue et vu au moins deux concurrentes la dépasser à mi-parcours. Et si elle avait dû s’incliner devant l’expérience de Valérie Lehmann sur les routes payernoises trois semaines plus tard, Inge Jenny, son aînée de 23 ans, n’a pas cherché à suivre son rythme, samedi à Chiètres.

Seraina Stettler
«C’est grâce à la Kerzerslauf que j’ai commencé la course à pied»
Seraina Stettler


«Jusqu’au 3e km, nous étions ensemble et puis, après une petite descente, je ne l’ai plus revue. Je ne crois pas avoir accéléré, en tout cas je ne l’ai pas fait exprès. Mais comme je ne savais pas où elle était, je me retournais de temps en temps en craignant de sentir son souffle sur ma nuque», raconte Seraina Stettler avec la fraîcheur de son jeune âge.

Un match dans le match

Le «match dans le match» n’a pas eu lieu. Vu par Inge Jenny, il était biaisé avant même le coup de pistolet. «Je n’ai plus la forme que j’avais l’été dernier, lors du Marathon de Zermatt (2e derrière l’Italienne Ivana Iozzia, ndlr) ou même avant Morat-Fribourg (2e Suissesse)», grimace la Singinoise de 45 ans, qui souffre du syndrome des loges à un mollet. «Vélo, repos, vélo, repos, repos… Je ne peux pas m’entraîner comme je le voudrais, c’est pourquoi je n’espérais rien de spécial. Ou seulement passer sous la barre de l’heure. Mais j’en suis loin (1 h 01’03)…» Puis, fataliste: «Il n’y a pas de miracle. Je dois déjà être contente de pouvoir partir avec les meilleures.» A nouveau, Inge Jenny a mis le Marathon de Zermatt et la «classique moderne» au menu de ses priorités 2023. 

« Il n’y a pas de miracle. Je dois déjà être contente de pouvoir partir avec les meilleures »

Celle que Seraina Stettler s’apprête à ouvrir pourrait déboucher sur une nouvelle «carrière». Le 7 avril prochain, ne va-t-elle pas participer à son premier camp de triathlon? Il faut dire que la Lacoise est une athlète atypique et «multitalents», pour laquelle l’entraînement passe aussi par la nage et le cyclisme. «Quand il fait beau, j’emprunte le vélo de course d’un ami. Et quand il pleut, j’aime bien aller à la piscine. Surtout l’hiver. Finalement, je ne cours pas beaucoup. Une fois par semaine, je participe aux entraînements d’intervalles organisés par l’université et, le week-end, quand je reviens à la maison, je fais parfois une sortie avec le club de Morat. C’est tout», s’amuse celle qui, souvenez-vous, s’était fait connaître du grand public il y a deux ans. A Chiètres déjà.

Il y a deux ans déjà

Alors, le season opening avait eu lieu en août, Covid oblige, et sur un parcours modifié. Sous une chaleur suffocante, Seraina Stettler avait pris le 3e rang du classement scratch derrière l’Ethiopienne Abdurkadir Habela Genet et la Jurassienne Morgane Crausaz. Une performance d’autant plus notable que la Fribourgeoise sortait de nulle part: précisément d’un restaurant d’altitude valaisan, où elle avait décroché un petit job entre la fin du collège et le début du «poly» et qu’elle rejoignait chaque jour à pied ou en VTT. Ceci explique cela.
Depuis, Seraina Stettler n’a plus manqué une édition de la «Kerzerslauf», où elle fonctionne aussi comme bénévole. «Le matin, je cours. Après quoi, avec ma mère, nous allons aider à la course des enfants. En tenant la corde au moment du départ», rigole-t-elle. Et de préciser dans un français quasi parfait: «C’est une longue journée, mais surtout une belle journée.» Quand on aime, on ne compte pas. 

Marco Fasel et deux cavaliers seuls

Deux cavaliers seuls. Tel est le résumé de la 45e édition de la course de Chiètres, qui a récompensé d’un tee-shirt, de fruits mais aussi, pour qui le désirait, d’une bonne bière fraîche 5814 classés et qui a vu les victoires faciles des Kényans Purity Gitonga et Julius Njeri. Elle comme lui portent le maillot de run2gether, une agence autrichienne habituée de l’épreuve lacoise. Un autre habitué est Armin Gerwer, de Münchenbuchsee, qui a couru samedi pour la 35e fois à Chiètres. Marco Fasel appartient aussi à la catégorie des fidèles. En l’absence de Jari Piller, Jérémie Schouwey et de Pascal Berset, le Singinois de la LAT Sense, qui a la particularité d’avoir été un bon joueur de football avant de mettre la priorité sur la course à pied, a terminé meilleur Fribourgeois. Un honneur qu’il avait déjà connu en 2021, lors d’une année spéciale marquée par le sceau du Covid. Après avoir bouclé le marathon de Valence en 2 h 31’, Marco Fasel s’attaquera au semi-marathon de Berlin, le 2 avril. A priori, il est prêt. PS

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