«Je vis une expérience géniale»

Play-off » Il est l’invité surprise du quart de finale entre les Dragons et les Aigles. Arnaud Montandon (29 ans), formé en partie à Gottéron, n’est pas qu’un simple remplaçant dans la formation genevoise qu’il a rejointe avec son frère Maxime après la fin de saison de Sierre – son employeur – en Swiss League. L’attaquant a été le seul buteur des grenat lors de l’acte I mardi. Il revêtira la tunique et le casque à flammes pour le deuxième duel de la série ce soir aux Vernets, les compteurs étant remis à zéro. Les meilleurs de la saison régulière (Omark et Mottet), et non les capitaines comme c’est le cas en début d’exercice, ont enfilé la tenue distinctive pour le premier match des séries.

Arnaud Montandon vit ni plus ni moins que ses premiers play-off pour le titre en National League. Son but de mardi était donc le premier à ce niveau. «Cette réussite m’a fait du bien, mais cela n’a pas suffi pour gagner», rappelle-t-il. «J’ai déjà joué des play-off en ligue B (Swiss League, ndlr), mais là, c’est autre chose! C’est encore plus intense.»

Une saison de premières

Sa saison terminée avec Sierre, l’attaquant fribourgeois a rejoint les Vernets avec son défenseur de frère et le Canadien Guillaume Asselin. Durant l’exercice écoulé, il a franchi un palier en inscrivant 36 buts pour son équipe valaisanne, ce qui fait de lui le deuxième réalisateur de Swiss League en 2020-2021 derrière l’Ajoulot Jonathan Hazen (41 buts). «J’ai porté le maillot de topscorer durant cinq ou six matches. Je ne l’avais jamais fait auparavant», précise-t-il. «Je l’aurai porté dans deux ligues la même saison.»

Par l’entremise d’une licence B, Arnaud Montandon a pris ses quartiers au bout du lac depuis trois grosses semaines, se contentant de quelques visites à son amie et à sa petite fille en Valais. «J’essaie de ne pas trop calculer et de me concentrer sur mon jeu. C’est vraiment un plaisir de pouvoir prolonger ma saison. C’est ce que tout hockeyeur espère. Je joue pour le titre. Je vis une expérience géniale. C’est assez exceptionnel», s’enthousiasme-t-il au téléphone, à peine l’entraînement de mercredi terminé. L’attaquant n’a pas tardé à trouver ses marques. «Pour le rythme, je n’avais de toute façon pas le choix. C’est peut-être inconscient, mais le corps s’adapte, par contre, il m’a fallu un peu plus de temps pour m’habituer à la position. J’ai dû passer du centre à l’aile. Mais j’ai déjà évolué à ce poste, notamment dans des moments clés avec Sierre ou à Berne (2011, ndlr) ou encore Bienne.»

«Le numéro 85 illuminé»

Pour Arnaud Montandon, fils aîné de Gil qui a écrit quelques pages de l’histoire de Gottéron, le retour sur les bords de la Sarine, mardi, a été chargé d’émotion. Forcément. «J’ai découvert la nouvelle patinoire. Magnifique! En plus, cela m’a fait quelque chose de découvrir le numéro 85 illuminé (le numéro de son père dont le maillot a été retiré, ndlr) en haut sur la droite… Mais à part ça, que l’adversaire soit Fribourg, Zurich ou Berne ne change rien pour moi.»

Le nouveau topscorer genevois se retrouve face à Killian Mottet, notamment, qui avait été son coéquipier avec les juniors de Gottéron. «Nous avions disputé des play-off ensemble.» En 2009, dans cette équipe, il y avait aussi Romain Loeffel (Lugano), Damiano Ciaccio (Ambri), Arnaud Jaquet et Adam Hasani (La Chaux-de-Fonds) ou encore Sandro Brügger (Viège). «Ensuite, tout le monde s’était dispersé. Moi, j’étais revenu à Fribourg pour ma dernière année de juniors.»

«Marquer un but de plus»

Il n’y a pas la moindre pointe de nostalgie dans les propos du porteur du numéro 70 des Aigles. Arnaud Montandon est à l’unisson de ses coéquipiers genevois, bien décidé à prendre son envol face aux Dragons. Par quel moyen? «Marquer un but de plus que Fribourg et gagner! Je ne vais pas m’étendre.» La règle du jeu dans cette phase décisive durant laquelle l’attaquant a l’occasion de se faire un joli coup de pub. «Je suis sous contrat avec Sierre jusqu’en 2023, rappelle-t-il. Je ne sais pas à quel point mon avenir peut changer… Je préfère me concentrer sur les play-off», affirme-t-il.