Allemagne. Allemagne: dernier débat parlementaire entre Scholz et Merz
Le chancelier allemand Olaf Schoz a reproché mardi à son rival conservateur Friedrich Merz de vouloir "enterrer l'Europe" avec son projet de durcissement de la politique migratoire. Les thèmes de l'immigration et de l'économie dominent la campagne électorale.
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ATS et AFP
Aujourd’hui à 14:15, mis à jour à 14:22
Lors d'un échange musclé devant les députés allemands, le chef de l'opposition a répliqué au dirigeant sortant que sa politique économique avait conduit l'Allemagne "dans le mur", le disqualifiant pour un nouveau mandat.
Friedrich Merz prône un nouveau tour de vis dans la politique d'asile avec notamment l'introduction de contrôles permanents aux frontières du pays pour bloquer tous les étrangers sans papiers s'y présentant, y compris les demandeurs d'asile.
"Dans l'espoir de gagner quelques points de pourcentage dans la campagne, Friedrich Merz veut démolir la cohésion européenne. Quelle folie en cette période critique!", a lancé le chancelier social-démocrate lors du débat parlementaire devant le Bundestag, le dernier avant le scrutin du 23 février.
Il a reproché à son adversaire de vouloir s'affranchir du droit européen, donnant le mauvais exemple aux autres pays de l'UE.
"Chaque pays décidera alors à l'avenir s'il souhaite ou non appliquer le droit européen en fonction de ses intérêts", a mis en garde Olaf Scholz. "Friedrich Merz se prépare à enterrer l'Europe", a-t-il accusé.
Bilan économique
Le leader conservateur a attaqué le chancelier sur son bilan économique à la tête de l'Allemagne, qui vient d'enchaîner deux années de récession.
Olaf Scholz et son ministre de l'Economie Robert Habeck lui font l'effet de "deux patrons qui ont conduit l'entreprise dans le mur, puis qui vont voir les propriétaires et leur disent : nous aimerions continuer comme ça pendant quatre ans", a-t-il ironisé, avant d'ajouter : "Les propriétaires leur demanderaient gentiment de quitter l'entreprise".
"Grande coalition"
Le ton s'est durci entre les deux leaders à l'approche d'un scrutin où le parti d'extrême droite AfD vise un score record. Il est crédité de la seconde place, avec plus de 20% des suffrages, derrière les conservateurs (CDU/CSU) et devant les sociaux-démocrates (SPD).
Alors qu'ils refusent toute alliance gouvernementale avec l'AfD, les deux grands partis traditionnels devraient être contraints après le scrutin de former une nouvelle "grande coalition", selon le scénario le plus probable.
Si le prochain gouvernement ne répond pas aux défis économiques, migratoires et de sécurité, "nous n'aurons plus affaire à 20% de populisme de droite", mais à une extrême droite qui pourrait "se rapprocher de la majorité", a prévenu M. Merz.