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Hockey sur glace

Chris DiDomenico, assagi. «J’ai une responsabilité envers l’équipe»

Plus sage mais moins influent, le Canadien de 35 ans n’est plus tout à fait le même attaquant que lors de son premier mandat fribourgeois.

Chris DiDomenico est toujours aussi important dans le vestiaire. © Keystone

Pierre Schouwey & , Lugano

Pierre Schouwey & , Lugano

1 mars 2024 à 21:05

Temps de lecture : 1 min

Huitième minute, jeudi à Lugano: sifflé en position de hors-jeu, Chris DiDomenico arme tout de même un tir en direction de Mikko Koskinen, geste qui ne manquera pas de faire bondir le gardien finlandais de sa cage. Pris à partie par ce dernier, le Canadien ne bougera pas une oreille… pour mieux riposter au tiers suivant. Ne se contentant pas de déjouer Koskinen pour égaliser à deux partout, il lui tirera la langue en passant devant. Puéril? Si peu.

Non, «DiDo» n’est pas devenu doux comme un agneau du jour au lendemain. Il n’empêche, plus malin et discret qu’il ne l’a jamais été, le No 88 est tout proche de boucler la saison régulière avec plus de points (39) que de minutes de pénalité (30). Une rareté pour l’éphémère attaquant du SCB, d’où il était parti fâché et avec l’étiquette de cas désespéré. «Fondamentalement, je ne pense pas avoir changé, s’autoanalyse l’intéressé. Simplement, j’arrive mieux à canaliser mon énergie. Cela doit être la maturité.»

«Moins d’influence»

Ephémère lui aussi, le sourire s’efface derrière ses faux airs renfrognés. «Aussi, je veux passer du temps sur la glace, pas sur le banc des pénalités. Vous savez, j’ai une responsabilité envers l’équipe. Il y a 23 gars et toute une organisation derrière, je ne veux pas que mes agissements les mettent dans la m…»

Transformé, l’ancien cancre de Langnau. A tel point que rien ne semble pouvoir le perturber. Pas même les questions de la presse. A écouter Jérémie Kamerzin, ancien coéquipier et ami proche de l’attaquant de 35 ans, qui fut longtemps son meilleur ennemi sur la glace, la mue tardive s’est effectuée naturellement. «Quand on prend de l’âge, la contrainte physique vient s’ajouter à l’équation, si bien qu’il faut choisir ses combats. S’exciter, c’est perdre de l’énergie. Chris est un sanguin, mais un sanguin intelligent. Et ça, il l’a compris.»

Souligner à quel point Chris le turbulent s’est assagi, c’est prendre le risque qu’il pète les plombs ce samedi à Ambri, lundi contre Berne ou en play-off. Chassez le naturel et il revient au galop, tôt ou tard. «De temps en temps, on voit qu’il doit se faire violence», n’a pas manqué de constater Gerd Zenhäusern. Le directeur sportif y voit une marque de respect envers l’institution Gottéron: «On sent qu’il tient à ce club et qu’il ne veut pas lui causer du tort.»

Mais, car il y a un «mais». Ce qu’il a gagné en stabilité, le personnage l’a quelque peu perdu en créativité et efficacité. Attention au raccourci facile: les deux courbes ne sont pas nécessairement liées. Au-delà des points, en diminution par rapport à ce qu’il a connu à Berne (53) ou lors de son premier mandat sur les bords de la Sarine (46 et 54), il y a l’impression générale. Alors que «tout tournait autour de lui» entre 2020 et 2022, se souvient Christian Dubé, Chris DiDomenico ne porte plus ses Dragons à bout de bras à grand renfort d’arabesques dans la zone adverse.

«L’effectif étant mieux équilibré aujourd’hui, l’attention est moins concentrée sur lui», estime pour sa part Gerd Zenhäusern, qui en attend toutefois davantage de l’homme passé de 23 à 12 buts d’une saison à l’autre: «Il a un chouïa moins d’influence qu’avant, mais son importance dans le vestiaire reste majeure, précise le directeur sportif. Au niveau de l’esprit d’équipe, il amène quelque chose de spécial et d’unique.»

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