Chut, ce samedi soir on joue à huis clos!

Hockey sur glace » Rien ni personne, si ce n’est le staff des deux équipes, une poignée de journalistes et l’écho de sa propre voix. Ce samedi soir encore, à Viège, Fribourg-Gottéron tentera de se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe de Suisse devant des gradins désespérément vides. Pandémie oblige. C’était déjà le cas le week-end passé, à Berne et à Lausanne. Même chose à Langnau le 27 octobre dernier, où les Dragons, dont on dit pourtant qu’ils «marchent» aux émotions, s’en étaient plutôt bien tirés (succès 3-4 ap). De là à prétendre que le huis clos n’influence pas les performances, ni ne dénature le jeu, il y a un coup de patin que l’attaquant fribourgeois Andreï Bykov et son entraîneur Christian Dubé ne donneront pas. Ancien joueur international reconverti dans l’arbitrage, Didier Massy, lui, reconnaît que sa tâche est devenue moins ardue. Taquin, le Valaisan dit aussi qu’il regrette déjà les soirées sifflets-bières-insultes qui faisaient, un peu quand même, le sel du métier. Sentiments.

L’atmosphère d’une patinoire pleine à craquer lui manque? Evidemment. Mais en bon DJ qu’il est à ses heures perdues, Andreï Bykov a trouvé un moyen de «s’ambiancer» autrement. «Je me dis que je joue pour mes amis proches et les membres de ma famille, qui sont devant leur télévision et à qui j’aimerais apporter un peu de joie en cette période compliquée.» Le No 89 de Fribourg-Gottéron patine aussi pour ses coéquipiers, ajoute-t-il. «Jamais le banc n’a été aussi bruyant. J’ai l’impression que nous nous encourageons plus qu’avant, qu’il y a plus de tapes sur l’épaule ou sur les jambières. Une bonne charge, un tir bloqué, tout est sujet à célébrations. Pour moi qui reste concentré sur mon match et qui ne bouge généralement pas d’une oreille, le changement est grand.»