Logo

Football

Kosovo-Suisse. Vincent Cavin, bras droit de Yakin

Le Vaudois évoque son rôle d’assistant de Murat Yakin et les enjeux du match de samedi soir au Kosovo

Vincent Cavin (ici à droite avec Silvan Widmer) se considère comme un privilégié au sein de l’équipe de Suisse. © Keystone

Pascal Dupasquier

Pascal Dupasquier

8 septembre 2023 à 23:05

Euro 2024 » C’est la rentrée des classes pour l’équipe de Suisse. Quelques jours après les élèves du pays, Murat Yakin et ses «garçons» reprennent en effet le collier sur la route qui doit les mener jusqu’à l’Euro 2024 en Allemagne. Un itinéraire pavé de bonnes intentions et qu’ils espèrent poursuivre sans heurt, samedi soir à Pristina contre le Kosovo (20 h 45). Un rendez-vous qui, pour certains internationaux aux racines kosovares, s’annonce aussi chaud qu’émotionnel. Un rendez-vous, un peu spécial donc, que Vincent Cavin a accepté d’évoquer pour La Liberté. Disponible et passionné, le bras droit de Murat Yakin s’est longuement livré au jeu des questions-réponses.

Comment sentez-vous l’équipe de Suisse en ce début du mois de septembre

«Le joueur, c’est le patrimoine qui permet à la Suisse de se qualifier pour les grands tournois»
Vincent Cavin

Vincent Cavin: Septembre est un mois toujours un peu particulier, avec beaucoup de joueurs qui ont changé de club, des championnats qui viennent de reprendre… C’est une période assez chargée pour certains qui ont déjà disputé plusieurs matches de qualification de Coupes d’Europe, et un peu moins pour ceux qui ont changé d’équipe dernièrement. Septembre, c’est aussi la période où il y a le plus de disparités sur le plan physique. C’est toujours un peu délicat, mais les joueurs s’entraînent bien et je ne pense pas qu’on verra une différence sur le terrain.

On parle souvent d’esprit de groupe lorsqu’on évoque l’équipe de Suisse. Est-ce une façade ou y a-t-il vraiment une cohésion entre les joueurs?

Il y a un vrai esprit d’équipe et c’est aussi l’une de nos caractéristiques. Par rapport aux autres nations qui ont un réservoir plus grand que le nôtre, nous avons besoin d’élever l’aspect groupe, l’aspect ambiance afin de combler cette différence. Avoir envie de faire quelque chose ensemble est un élément fondamental pour l’équipe de Suisse.

Cet esprit de groupe est-il plus essentiel encore que les schémas tactiques et la position des joueurs sur le terrain?

L’objectif idéal est d’avoir les meilleurs footballeurs du monde et le meilleur état d’esprit (rires). Mais comme on ne se voit que de manière épisodique, on ne peut pas énormément travailler sur l’aspect tactique. En dix jours et avec deux matches, ce n’est pas possible. De plus quand ils arrivent, certains joueurs ont joué le vendredi, d’autres le samedi ou encore le dimanche. On commence par travailler par groupes et c’est seulement à partir du mercredi qu’on peut s’entraîner ensemble. D’où l’importance de l’esprit d’équipe…

La gestion humaine d’une équipe en somme…

«Bien connaître les joueurs me permet de bien connaître leurs besoins»
Vincent Cavin

En effet! Quand ils arrivent de leur club, les joueurs amènent leur euphorie quand ça va bien et leurs soucis quand ça va moins bien. Dans le premier cas, notre rôle est d’en profiter et dans le second, de les aider. Avec Vladimir Petkovic (l’ancien sélectionneur national, ndlr), on disait qu’on était l’hôpital (rires). Il y a eu une période où beaucoup avaient des problèmes en club et on était en quelque sorte leur bouée de sauvetage. Le joueur, c’est le patrimoine qui permet à la Suisse de se qualifier pour une Coupe du monde ou pour un Euro. Il doit venir en sachant qu’on est là pour lui.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le sujet?

Je suis à l’ASF depuis 13 ans et cela me permet de bien connaître les joueurs. Granit Xhaka, Xherdan Shaqiri, Yann Sommer, Ricardo Rodriguez et Haris Seferovic, je les connais depuis les M21 (Vincent Cavin y a œuvré en qualité d’analyste vidéo, ndlr). Bien connaître les joueurs me permet de bien connaître leurs besoins. C’est important en équipe nationale où la gestion d’un groupe est différente que dans un club où l’entraîneur est tous les jours au contact de ses joueurs.

Vous travaillez maintenant depuis deux ans avec Murat Yakin. Quel genre de coach est-il?

«Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri sont considérés comme des stars au Kovoso»
Vincent Cavin

Il a beaucoup d’expérience et de grandes connaissances du football. Il a aussi cette assurance qui lui permet de ne jamais douter. Il n’a jamais peur et il donne une image de tranquillité qui rassure l’équipe. C’est un leader qui rassure… C’est aussi quelqu’un de très humain.

Quel rôle vous demande-t-il d’occuper à ses côtés?

Avec le temps, on a appris à bien se connaître et on a trouvé notre rythme. On échange beaucoup à propos des joueurs, sur quel système on va évoluer et avec qui. Il y a également une quarantaine de joueurs que l’on suit et que l’on se répartit. On confronte nos observations et mon rôle est de lui donner le plus d’informations possible pour qu’il puisse décider par rapport à ce qu’on veut.

A ce propos, comment abordez-vous votre rendez-vous contre le Kovoso, de surcroît à Pristina où l’ambiance sera passionnée?

Sur le plan footballistique, ça ne sera pas facile. Alain Giresse a été démis de ses fonctions en juin (après la défaite 2-1 contre le Bélarus, ndlr) et un nouvel entraîneur est arrivé. Cela amène des difficultés à préparer le match, car on ne sait pas comment cette équipe va évoluer. Cela va aussi lui donner un nouveau souffle, de surcroît à la maison. A mon avis, ce sera une tout autre équipe que celle observée depuis le début des qualifications.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus