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Football

La fin d’une belle histoire

A l’heure de faire ses adieux, Lucien Dénervaud revient sur ses trois saisons passées au FC Bulle

Lucien Dénervaud: «Ce n’est pas que j’en veuille aux dirigeants, mais je suis déçu de leur décision. Ça oui...»

 Pascal Dupasquier

Pascal Dupasquier

27 mai 2023 à 04:01

Football » «Voilà, c’est fini»... On ne sait pas si la chanson de Jean-Louis Aubert résonnera dans un coin de sa tête à l’instant du coup de sifflet final de la rencontre – la dernière de la saison – face à Stade nyonnais. Mais une chose est sûre, aux alentours 18 h ce soir, Lucien Dénervaud aura définitivement clos le chapitre «FC Bulle». Une aventure d’entraîneur débutée en été 2020 en première ligue et qui s’achève ce samedi 27 mai 2023 en Promotion League. Trois saisons d’une belle aventure qui se termine... en queue de poisson. Déçu sans être aigri ni revanchard envers des dirigeants qui n’ont pas souhaité prolonger son contrat, Lucien Dénervaud s’est longuement confié autour d’un café.

A quelques heures de votre dernier match sur le banc du FC Bulle, comment vous sentez-vous?

Lucien Dénervaud: Moi, ça va. Pour l’instant, je suis encore dans la même dynamique que pour les matches précédents. Peut-être que ce sera différent le moment venu. Cela dit, je ne suis pas moins bien ni mieux qu’il y a un mois, quand j’ai appris que mon contrat ne serait pas renouvelé. Je me prépare à ce rendez-vous contre Nyon. Cela va être un joli dernier match, contre une belle équipe à la maison.

A votre arrivée, vous avez hérité d’une équipe en première ligue. En partant, vous la laissez en Promotion League, bien ancrée dans le ventre mou du classement. De quoi vous dire que le boulot a été fait, et même très bien?

Oui, quand même... On a eu cette promotion qui n’était pas voulue ni attendue, on a amené 3500 personnes à Bouleyres lors du dernier match des finales contre Tuggen, et on a tourné avec une moyenne de 650 spectateurs cette saison. Ce qui est bien par rapport aux autres moyennes de la ligue... Ce que je retiens aussi, c’est l’identité locale de l’équipe, entraîneur et staff compris, qui a fait notre force durant ces trois saisons. Cette idée de joueurs locaux a permis à des jeunes comme Liburn Azemi et Robin Golliard de jouer et de sans cesse progresser. Ce sont deux jeunes de la région qui, maintenant, ont des contacts avec des clubs de ligues supérieures.

A l’heure de tirer le bilan de ces trois années, qu’est-ce qui vous rend le plus fier?

Difficile de répondre à cette question. Chaque objectif a été atteint, à savoir faire progresser les jeunes, amener plus de monde à Bouleyres, que le groupe dans son ensemble s’améliore... Mine de rien, c’est quelque chose d’important, tout comme le fait d’avoir pu tenir cette identité locale en Promotion League, ce qui n’était pas évident. Avoir stabilisé et maintenu l’équipe à sept journées de la fin, avec presque 40 points aujourd’hui (37 précisément, ndlr), est une autre très belle satisfaction.

Et pourtant, cela n’a pas suffi pour que l’aventure se poursuive. En voulez-vous aux dirigeants de Bouleyres?

Ce n’est pas que j’en veuille aux dirigeants, mais je suis déçu de leur décision. Ça oui...

Vous la comprenez?

Non, parce que leur décision est difficilement compréhensible. Par là, je ne veux pas dire que le choix de changer (pour Cédric Strahm, actuel entraîneur de Monthey, ndlr) n’est pas un bon choix, parce que derrière, ça peut marcher. Je suis aussi parfaitement conscient que Lucien Dénervaud, ce n’est pas le FC Bulle, mais on veut du local et je suis un entraîneur de la région...

Si vous aviez un dernier mot à dire à vos dirigeants avant votre départ, lequel serait-il?

Quand même merci. Le FC Bulle m’a donné cette opportunité de venir depuis La Tour/Le Pâquier en deuxième ligue inter, d’entraîner en première ligue, de faire les finales, puis une saison en Promotion League. Pour ça, je ne peux que les remercier et leur souhaiter le meilleur pour le futur.

Si c’était à refaire, resigneriez-vous à Bouleyres?

Oui, bien sûr! Mais il y a un mois, je ne vous aurais peut-être pas répondu la même chose... On est monté d’une ligue, on s’est sauvé à sept journées de la fin, on a évolué avec passablement de joueurs locaux qui se sont développés, surtout les jeunes dont certains vont potentiellement pouvoir aller plus haut. On est le premier club du canton, on donne envie à de jeunes Fribourgeois de venir jouer à Bulle et d’entrer dans l’élite du football suisse. C’est une très belle satisfaction, qui récompense aussi ce que l’ensemble du staff a fait ces trois dernières saisons. On a accompli des choses énormes tous ensemble.

Si vous pouviez revenir en arrière, y a-t-il des choses que vous feriez différemment?

C’est la question que je me pose aussi... Peut-être que je me projetterais davantage, que je me mettrais un peu plus en avant et que je dirais certaines choses. De même, je me protègerais un peu plus, parce quand tu es entraîneur, tu te retrouves vite seul. Cela dit, je n’ai aucun regret. Je referais la même chose, juste en changeant quelques détails.

Que ferez-vous samedi soir, une fois le match terminé?

Bonne question... Je vais profiter de passer un dernier moment avec les joueurs, avec les gens qui nous ont supportés durant ces trois années. Parler un petit peu, échanger, profiter de ces moments, passer une bonne soirée et après, ça sera une autre histoire...

Justement, l’histoire de Lucien Dénervaud, où se poursuivra-t-elle?

Pour l’instant, je n’ai pas de projets directs. J’ai des échanges, mais tout en réflexion, celle de savoir ce que je veux faire ou pas. Ce sont des choses sur lesquelles je dois réfléchir pour la suite et pour mon plan de carrière.

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