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Cyclisme. Cédric Bugnon, ses différentes casquettes lui vont si bien

Entraîneur, organisateur de courses et directeur sportif: Cédric Bugnon a su saisir les opportunités

S’il adore le cyclisme, Cédric Bugnon aime surtout aider ses athlètes à atteindre leur meilleur niveau de performance. © Charly Rappo

Jonas Ruffieux

Jonas Ruffieux

1 septembre 2023 à 12:25

Temps de lecture : 1 min

Cyclisme » Janvier 2023. Cédric Bugnon se retrouve dans la voiture de l’équipe Israël Premier Tech, en Australie. C’est le Tour de Down Under, première course de l’élite mondiale de la saison. Engagé en tant que directeur sportif, il donne ses instructions et élabore la tactique avec ses coureurs, dont Chris Froome, quadruple vainqueur du Tour de France. Le Veveysan doit sa présence à l’autre bout du monde à une crise, celle qui oppose la Russie et l’Ukraine. «La moitié du staff a la nationalité russe.» Interdite de visa. «On m’a dit: tu es la seule solution pour qu’on puisse y aller.»

Cédric Bugnon vit ainsi une première à ce poste si complexe, livré à lui-même et directement au plus haut niveau. Une expérience folle, qui permet de se faire une idée sur ce phénomène de 36 ans. De la crise naît l’opportunité, serait-on tenté d’écrire au sujet du résident de Pont, qui a tiré le meilleur de la période Covid pour développer l’organisation de courses régionales. Et puis, plus tôt, n’a-t-il pas profité de moments de doute concernant son futur pour se lancer, sans assurance ni certitude aucune, dans le monde du coaching?

Un chemin atypique

Cédric Bugnon est un homme atypique, qui aime se distinguer et emprunter des chemins que d’autres éviteraient. Il se montre surtout animé par l’envie de créer l’inexistant et de combler les lacunes de son sport. Malgré son expérience australienne, il admet ne pas s’intéresser particulièrement au circuit mondial masculin. Non, il préfère placer son énergie dans le développement du cyclisme féminin, au poste de directeur sportif au sein de l’équipe Israël Premier Tech Roland. Sans oublier son activité principale: le coaching d’environ 50 athlètes, dont 15 élites.

Entraîneur, organisateur et directeur sportif, soit trois casquettes professionnelles pour un seul homme. N’est-ce pas défier ses propres conseils qui prônent un bon équilibre, mêlant repos mental et physique? «Ça fait beaucoup, concède-t-il en souriant. Mais ce que j’apprends dans un domaine m’est utile dans un autre, et tant que j’y prends autant de plaisir, je ne vois pas de raison de me limiter.»

Lecture scientifique

Désormais incontournable dans la région, Cédric Bugnon s’est d’abord forgé une crédibilité par le développement d’un outil informatique d’analyse de puissance et de performance sportive, en 2016. Rapidement, de nombreux athlètes font appel à ses services, tant et si bien qu’en 2018, il se retrouve submergé par la demande et décide de limiter son contingent à une cinquantaine d’athlètes. Son vœu: apporter les conseils qui lui ont fait défaut, lorsque lui tentait de passer professionnel, entre 2007 et 2009. «A cette époque, je pensais qu’avaler les kilomètres en roulant 30 heures par semaine me ferait progresser. Evidemment, tout ce que cela m’a apporté, ce sont des problèmes de santé.» Ce n’est que plus tard qu’il s’est penché sur les aspects de la performance, essentiellement de manière autodidacte. «Je suis au bénéfice d’un diplôme J+S, mais le cyclisme évolue si vite qu’aucune formation ne peut vous maintenir constamment à jour.» Dans sa routine quotidienne, il consacre ainsi deux heures à la lecture d’articles scientifiques. «J’accorde beaucoup d’importance au mental des coureurs. Il s’agit de ne pas imposer seulement ce qui est bon pour le corps, mais aussi et surtout pour la tête.»

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