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Sefolosha, ce «vieil homme, rouillé»

A 38 ans, l’ancien joueur NBA fera demain à Montreux son retour à la compétition. Avec Vevey Riviera


 Pierre Salinas, Vevey

Pierre Salinas, Vevey

27 janvier 2023 à 02:01

Basketball » Il était 12 h 30, hier, quand la longiligne silhouette d’un Thabo Sefolosha fidèle à lui-même, «cool», poli et souriant, est apparue aux Galeries du Rivage de Vevey, là où il est né et a grandi. Où il a effectué, aussi, ses débuts chez les professionnels, il y a 21 ans. La raison de sa venue a percé jusqu’aux secrets les mieux gardés: le premier Suisse à avoir jamais évolué en NBA, qu’il a quittée il y a trois ans après l’avoir vu défendre les maillots de Chicago, Oklahoma, Atlanta, Utah et Houston, s’apprête à faire son retour à la compétition. Sous les couleurs jaune et bleu de Vevey Riviera bien sûr, étonnant deuxième du classement de SB League, et lors du «final four» de la Coupe de la Ligue (SBL Cup), lequel se tiendra ce week-end à la salle du Pierrier de Montreux.

Père de famille rangé, Thabo Sefolosha (198 cm) a 38 ans et n’a plus joué au basketball, ou si peu, depuis le 8 mars 2020, date de son dernier match officiel. Il n’empêche: nul doute que le come-back du nouveau No 18 veveysan ne manquera pas d’attirer de nombreux curieux, comme il a fait se déplacer une quinzaine de représentants des médias, réunis en conférence de presse.

Avec ce retour à Vevey, vous bouclez en quelque sorte la boucle. Y songiez-vous depuis longtemps?

Thabo Sefolosha: Terminer ma carrière à Vevey a toujours été présent dans mon esprit. Mais encore fallait-il que le timing soit bon. Je suis content de rendre à la ville et à la région ce qu’elle m’a donné. Mais si Vevey avait été en ligue B, cela aurait été peut-être différent.

Néopromu parmi l’élite du basket suisse, Vevey Riviera occupe la deuxième place du championnat et est encore engagé dans les deux Coupes nationales. Ces excellents résultats ont-ils appuyé votre décision?

Je ne le cache pas, j’ai eu différentes demandes de clubs de la région et même d’outre-frontières. Mais le moment n’était pas adéquat. Et puis, je me suis réveillé un matin et j’ai vu à quel point Vevey Riviera avait une équipe intéressante (sourire). Il y a des joueurs tels que Jonathan Dubas (le capitaine, assis à la même table que lui, ndlr) qui donnent tout pour ce club. Je suis venu à la salle quelques fois et, en voyant les efforts qu’ils fournissent au quotidien, je me suis senti mal de rester à la maison. Je pense avoir encore quelque chose à donner. J’espère pouvoir le faire jusqu’à la fin de la saison.

Avez-vous signé un contrat en bonne et due forme?

Disons que cela s’est fait naturellement. Simplement. On m’a seulement commandé une licence, via la fédération. Pour le reste, une poignée de main avec le président (Nathan Zana, ndlr) a suffi.

L’idée est de terminer la saison, c’est ça?

Oui. Après, on verra.

Allez-vous bien dormir ce soir, à la veille du match contre Union Neuchâtel?

Cela devrait aller, je pense (rires)

Plus sérieusement, comment vous sentez-vous?

Comme un vieil homme, rouillé! Les courbatures, car il y en a, viennent me rappeler les raisons pour lesquelles j’avais décidé d’arrêter. Mais c’est normal, cela fait partie du processus. Le plus important, c’est qu’il y a là une équipe qui va m’aider dans ce même processus. Depuis mon premier entraînement, j’ai découvert des gens unis qui ont rendu cette période de transition superfacile.

Revenir trois ans après avoir arrêté, n’est-ce pas vous mettre en danger? Autrement dit, n’avez-vous pas peur de décevoir?

En convoquant cette conférence de presse, j’espérais avoir un impact mais je ne savais pas combien de personnes allaient venir: quatre ou plus? Le simple fait que la presse fribourgeoise soit présente est une victoire en soi (sourire). Peu importe que je marque 2 ou 20 points. Quand je vois l’engouement des jeunes lorsque je suis au bord du terrain, je me dis que mon retour n’est déjà pas vain. Je pense être capable de donner un coup de main à chacune des cinq positions. Mais le basket est un sport collectif. Je veux simplement essayer d’apporter ma pierre à l’édifice en espérant, pourquoi pas, accrocher une nouvelle bannière, là-haut, derrière moi (Vevey Riviera a remporté deux titres de champion de Suisse dans son histoire, en 1984 et 1991, ndlr).

Depuis votre retraite, n’avez-vous pas touché un ballon de basket?

Je me suis maintenu un minimum en forme en jouant, au début, au 3x3 avec le Team Lausanne. Mais le 3x3, ce n’est pas la même chose que le basket à cinq contre cinq. A voir, maintenant, ce que cela va donner…

L’été passé, on vous a vu collaborer avec Swiss Basketball en qualité de consultant technique pour l’équipe de Suisse. Qu’en est-il?

Quand on voit l’explosion du basket dans le monde et l’état du basket en Suisse, l’on ne peut que constater que nous sommes à la traîne. Il y a eu cette casquette de consultant, mais j’avais aussi dans l’idée de développer le mouvement jeunesse, créer des choses sur des bases solides. Sauf que la fédération et moi avons deux visions qui ne vont pas dans la même direction. Donc, je n’en sais rien.

Le programme

Coupe de la Ligue (SBL Cup). Montreux, salle du Pierrier. Samedi. Demi-finales messieurs. 16 h: Massagno - Lions de Genève. 19 h: Vevey Riviera - Union Neuchâtel. Dimanche. Finale féminine. 13 h: Elfic Fribourg - Nyon. 16 h: finale messieurs.

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