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Diplomatie. A l'ONU, la Somalie accuse l'Ethiopie de violation territoriale

Le Premier ministre somalien a accusé vendredi à la tribune de l'ONU l'Ethiopie de violation "flagrante" de son intégrité territoriale, alors que les tensions entre les deux voisins ont franchi un nouveau cap ces dernières semaines.

Le Premier ministre somalien s'est adressé devant l'Assemblée de l'ONU vendredi.KEYSTONE/AP/Pamela Smith

ATS
AFP

ATS et AFP

Aujourd’hui à 02:21

Temps de lecture : 2 min

"La Somalie fait face à une menace grave en raison des récentes actions de l'Ethiopie qui violent de façon flagrante notre intégrité territoriale", a déclaré Hamza Abdi Barre, sur fond de rapprochement entre Addis Abeba et la région séparatiste somalienne du Somaliland.

Les relations historiquement houleuses entre les deux voisins de la Corne de l'Afrique se sont dégradées depuis l'annonce le 1er janvier de la signature d'un protocole d'accord entre l'Ethiopie et le Somaliland, dénoncé par Mogadiscio comme une "agression" contre sa souveraineté.

Ce texte prévoit la location pour 50 ans à l'Ethiopie, immense pays enclavé, de 20 km de côtes du Somaliland, qui a unilatéralement proclamé son indépendance en 1991. Les autorités somalilandaises affirment qu'en échange de cet accès à la mer, l'Ethiopie deviendrait le premier pays à reconnaître officiellement leur république.

"La tentative de l'Ethiopie d'annexer une partie de la Somalie sous prétexte de sécuriser un accès à la mer est à la fois illégale et inutile", a insisté le Premier ministre somalien à la tribune de l'ONU. En réponse, depuis janvier, Mogadiscio a intensifié ses relations avec Le Caire, rival de l'Ethiopie.

L'Egypte a notamment pour la première fois proposé de contribuer à la force de l'Union africaine déployée depuis 2007 en Somalie pour combattre les islamistes radicaux shebab. Une nouvelle mission (AUSSOM), actuellement en discussion, doit prendre le relais de l'actuelle (Atmis) en janvier.

Cette proposition fait écho aux déclarations de hauts responsables somaliens affirmant qu'un accord entre Addis Abeba et le Somaliland rendrait inévitable le départ des troupes éthiopiennes contribuant à cette force, ainsi que de celles déployées de manière bilatérale, notamment pour protéger sa frontière d'incursions shebab.

L'escalade des tensions entre la Somalie et l'Ethiopie inquiète dans une région instable, en proie notamment à l'insurrection des shebab.