Logo

Basketball

Mai 2014, un acte fondateur

Fribourg Olympic s’est qualifié samedi à Genève pour sa 5e finale des play-off consécutive, la 7e en 9 ans

Arnaud Cotture (à droite, au duel avec l’Américain Keith Clanton) est l’un des trois rescapés fribourgeois de la finale des play-off perdue par Olympic à Lugano, il y a 9 ans.

 Pierre Salinas, Grand-Saconnex

Pierre Salinas, Grand-Saconnex

30 mai 2023 à 04:01

Basketball » En s’imposant 67-93 samedi dans la salle du Pommier du Grand-Saconnex (lire ci-après), Fribourg Olympic s’est qualifié pour sa cinquième finale des play-off de SB League consécutive, la septième – sur neuf possibles – sous l’ère Petar Aleksic. Un Petar Aleksic qui, en proie à des problèmes respiratoires, et parce qu’il n’avait pas dirigé son équipe entre les actes II et III, a laissé à son assistant Ivica Radosavljevic le soin de terminer le travail. La suite? Elle se jouera dès samedi prochain face au vainqueur de la série entre Massagno, qui mène 2-1, et Union Neuchâtel, qui a l’occasion d’égaliser ce soir à domicile.

Peu importe l’adversaire, nul doute que le moment sera solennel. Il marquera la fin d’une ère, celle que l’entraîneur helvético-monténégrin, qui s’en ira bientôt, et son président Philippe de Gottrau, qui s’en ira bientôt aussi, mais un peu plus tard, avaient commencée à l’été 2013, avec un contingent rajeuni, un budget revu à la baisse et des ambitions qui n’auraient pas dû les emmener jusqu’en finale, quelques mois plus tard. Battus chez les Lugano Tigers de Derek Stockalper, Mohamed Abukar et autre Travis Watson au bout du bout du septième et dernier match, les «minots» fribourgeois étaient passés près d’un exploit retentissant. Mais, déjà, avaient pris date pour l’avenir.

Trois rescapés

Mai 2014: la tentative du vétéran américain Edwin Draughan qui rebondit sur l’anneau et les larmes «olympiennes» qui coulent sur le parquet de l’Istituto Elvetico. Le souvenir est douloureux mais l’acte fondateur. De l’équipe actuelle du Fribourg Olympic, seuls trois joueurs ont «survécu» à ce crève-cœur: Jonathan Kazadi, qui soigne sa hanche opérée, Roberto Kovac et Arnaud Cotture. Aujourd’hui capitaine des Lions de Genève, Slobodan Miljanic était déjà dans le camp des perdants. Mais des perdants revanchards qui se rattraperont bientôt, jusqu’à s’adjuger cinq des six derniers titres de champion de Suisse.

«J’ai revu ce match il n’y a pas si longtemps. Ça avait «poppé» sur mon Youtube et je me suis dit: pourquoi pas? J’ai revu Arnaud, oulala, avec neuf ans de moins! C’était bizarre mais marrant à la fois», rigole Arnaud Cotture avant de puiser au fin fond de sa tête bien pleine: «Avec celle en Coupe de Suisse, on perd deux finales, cette saison-là. Mais on était parti de rien et personne, à part nous peut-être, ne nous voyait aller aussi loin. Il y a eu ce tir sur le buzzer de Draughan, mais je me souviens aussi de (Rickey) Gibson (le meneur américain de Lugano, ndlr), qui n’était pas réputé pour son adresse aux lancers francs mais qui les avait tous réussis quand il l’avait fallu.»

Pour l’intérieur valaisan, pas de doute: «C’est le début de quelque chose.» «Depuis, reprend-il, j’ai le sentiment que le club a toujours bâti ses effectifs de manière intelligente. Quant à Petar (Aleksic), il a fait un énorme travail à former des jeunes joueurs et, surtout, à les garder longtemps. Aujourd’hui encore, on profite de cette vraie continuité.»

De retour depuis peu à Saint-Léonard, Roberto Kovac n’en pense pas moins: «C’est clairement le début d’un cycle. Des joueurs sont partis, d’autres sont revenus, mais il y a toujours eu un noyau solide et fidèle. Fribourg a réussi à construire quelque chose sur le long terme. Si tu arrives à faire cela, les résultats tombent automatiquement.»

Sceller un pacte

Trêve de nostalgie. Si une page importante se tournera bientôt, il reste un chapitre à écrire. Devenu persona non grata à Massagno, Roberto Kovac espère retrouver son ancien employeur en finale. «Cela fait trois mois que j’y pense», sourit celui qui a rejoint le Fribourg Olympic à la fin février. Et de préciser: «Je ne dis pas cela parce que mon histoire avec Massagno s’est mal terminée. Mais parce qu’une finale entre les Nos 1 et 2 de la saison régulière, ce serait une bonne chose pour le basket suisse. Je pense que le spectacle serait au rendez-vous aussi.» Comme il l’avait été en mai 2014, lorsqu’une bande de gosses emmenés par Roberto Kovac, Arnaud Cotture, Jonathan Kazadi, mais aussi Marko Mladjan, passé à l’«ennemi», avaient poussé «il grande Lugano» dans ses derniers retranchements mais scellé un pacte avec Petar Aleksic.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus