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Athlétisme

Au CS Le Mouret, le choix et la qualité

Athlétisme, volleyball, ski alpin, gymnastique: autant de disciplines réunies sous le même toit

Philippe Vernier (à gauche), Laurent Eggertswyler et Arnaud Dupré: trois des nombreuses figures du CSLM.

 Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

7 mai 2020 à 19:10

Communes et sport » «Je suis le seul président inactif que le CSLM ait connu.» A la tête du Club sportif Le Mouret depuis le mois de novembre, Laurent Eggertswyler a hérité d’un gros bébé en bonne santé, mais soudainement privé de liberté. Semi-confinement oblige, les 400 membres et leur nouvel homme fort rongent leur frein en attendant un retour à la normale. Il faut dire que dans une institution aussi dynamique que le CSLM, l’immobilisme de ces dernières semaines… confine à l’inhabituel.

Et pour cause: hydre à cinq têtes, une pour chaque section qui le compose, le club polysportif sarinois a pris l’habitude de gaver d’endorphines et d’acide lactique ses pensionnaires, qu’ils soient petits ou grands. «Contre une cotisation de 50 francs, un enfant a accès à toutes les disciplines: athlétisme, ski et volleyball», détaille le nouveau président. A ces trois sports axés compétition s’ajoutent deux activités plus récréatives: l’aérobic dames et la gym hommes. «Nous avons compté jusqu’à sept sections, précise Laurent Eggertswyler. Mais nos joueurs de tennis de table ont fini par se greffer au TC Ependes tandis que le ski de fond s’est éteint petit à petit.»

Des destins olympiques

Comprenant les localités de Bonnefontaine, Essert, Montévraz, Oberried, Praroman et Zénauva, la commune du Mouret fait figure de privilégiée. Rares sont, en effet, les sociétés sportives généralistes de ce type et de cette envergure. «Nous la devons à un certain Paul Genoud, qui a fondé le club en 1943. Son idée? Former des jeunes pour le recrutement militaire, conte son lointain successeur. Au départ, il ne s’agissait que de course sur route. Mais petit à petit, les gens ont commencé à pratiquer d’autres sports, ce qui a mené à la pluridisciplinarité actuelle.»

75’000

En francs, le budget du CSLM

Vitrine du CSLM, qui bénéficie d’infrastructures de qualité et s’appuie sur un budget d’environ 75’000 francs, l’athlétisme a vu éclore plusieurs talents. Gérard Vonlanthen (demi-fond), Grégoire Vial (110 m haies), Patric Clerc (sprint) ou Arnaud Dupré (800 m), autant de noms dont la renommée a dépassé les frontières cantonales. «Sans oublier Nicolas Baeriswyl qui, même s’il portait les couleurs du CA Fribourg lorsqu’il a été sélectionné pour les Jeux de Sydney en 2000, a commencé sa carrière chez nous», rappelle Laurent Eggertswyler, qui refuse par ailleurs de croire que l’organisation qu’il dirige est à la base d’un autre destin olympique: celui de Mathilde Gremaud. «Nous n’y sommes pas pour grand-chose», sourit-il.

Reste qu’avant de se lancer dans le ski freestyle, la médaillée d’argent de PyeongChang a pris goût à la compétition sous la bannière du Club sportif Le Mouret, au sein duquel sa maman et son papa œuvrent toujours, respectivement comme responsable de la section athlétisme et entraîneur.

Des liens forts

Lui aussi porté par un rêve olympique, Arnaud Dupré a quitté la structure murtenoise pour rallier Guin à l’âge de 16 ans. Or pas question de rompre définitivement tout lien pour l’habitant d’Ependes. «Je continue de courir pour le CSLM. C’est un club familial qui me tient à cœur», explique l’athlète de 23 ans. Dévoué et redevable, Arnaud Dupré y a entraîné des jeunes et s’occupe de l’organisation de la Kids Cup. Des événements relatés comme de coutume dans le CSLM-Info.

Le journal interne paraît trois fois par an. Il fait état de l’actualité et raconte les plus belles histoires du club. Celle de Philippe Vernier en est une. Le touche-à-tout de 67 ans s’érige en dépositaire de la mentalité du Club sportif Le Mouret, qui veut que ses membres puissent changer de discipline en cours de route. Athlète plusieurs fois champion fribourgeois et romand, il s’est reconverti tour à tour en pongiste, skieur alpin et volleyeur.

Une polyvalence qu’il doit à son métier. «J’étais maître de sport en ville de Fribourg au niveau primaire. Toutes les disciplines m’intéressent, explique-t-il. Le CSLM m’a facilité le passage d’un sport à un autre et m’a permis de participer aux Jeux sans frontières à Riccione en 1975. Nous avions terminé à la deuxième place», se souvient le capitaine de cette belle épopée.

Le Mérite sportif en 2000

Philippe Vernier a de qui tenir. Son père, Ernest, venu s’installer au Mouret comme vétérinaire, s’était qualifié pour la compétition de saut en hauteur pour les Jeux de Berlin en 1936. «Mais son employeur avait refusé de le libérer, car il s’agissait de l’Allemagne nazie», raconte son fils. A l’instar de son épouse, Anne, Philippe Vernier a également œuvré pour le bon fonctionnement du club.

« Je continue de courir pour le CSLM. C’est un club familial qui me tient à cœur »

Arnaud Dupré

Au CSLM, ce sont plusieurs centaines de petites mains qui, à force d’organiser des championnats suisses de cross, des nuits du volley ou autres finales de Coupe fribourgeoise de ski à Charmey puis au Lac-Noir, ont obtenu la récompense suprême: le Mérite sportif collectif du canton de Fribourg en 2000. La récompense du choix et de la qualité.

» La Liberté passe sous la loupe sportive les 133 communes fribourgeoises. Quelles activités? Quels hauts faits? Quels talents? Quelles belles histoires ou revers de fortune? Autant de pistes explorées par nos journalistes de la rubrique sportive. L’ordre de publication de cette série quotidienne est aléatoire.

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