L’Eglise au chevet de l’Amazonie
Face à une sécheresse historique, l’Eglise «hors les murs» tente de soutenir les autochtones au Brésil.
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Jean-Claude Gerez, Cath.ch, Amazonie
24 novembre 2023 à 16:10
Brésil » Lucelino da Silva Oliveira regarde d’un air désolé un cratère de terre rouge de plusieurs mètres de diamètre et de profondeur. «Jamais je n’aurais pensé que j’allais vivre cela un jour, explique ce quadragénaire. Normalement, en Amazonie, l’hiver commence dès le début du mois d’octobre et il pleut intensément plusieurs heures par jour. Mais là, en un peu plus de cinq semaines, on a eu à peine trois ou quatre brèves averses. En fait, il n’a quasiment pas plu depuis la fin du mois d’avril dans la région.» Ce réservoir naturel, comme les autres qu’il a creusés en deux ans, sert d’habitude à emmagasiner l’eau afin de tenir pendant la saison sèche.
«Tout est asséché, souffle-t-il. On n’a même pas assez d’eau pour boire, cuisiner et se laver. Et impossible de planter du maïs ou du manioc! La terre est trop dure et trop sèche, soupire ce père de quatre enfants. Ça fait plusieurs années que les pluies ont tendance à prendre du retard. Mais là, c’est la catastrophe!»
Pression de l’élevage
Bienvenue à Nova Granada, dans l’Etat de l’Acre, au sud-ouest de l’Amazonie brésilienne. «Cette terre de 1600 hectares est un assentamento (occupation de terres appartenant à l’Etat brésilien) sur lesquelles nous nous sommes installés en février 2021 avec 70 familles de petits agriculteurs, explique Luís Almeida de Oliveira, ancien saigneur d’hévéa (cueilleur de caoutchouc naturel) de 62 ans et leader de la communauté. Nous sommes cernés par trois grands propriétaires terriens, dont les terres sont exclusivement dédiées à l’élevage extensif de bovins et qui veulent à tout prix nous chasser pour étendre encore davantage leurs pâturages.»
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