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Une végétarienne au Japon

L’article en ligne » La Page Jeunes vous écrit une fois par mois tout droit du Japon. Dans ce deuxième épisode, c’est la cuisine nippone qui sera à l’honneur.


Lise Schaller

Lise Schaller

6 novembre 2022 à 19:34

Quitte à casser le suspens, allons directement à l’essentiel : manger végétarien ou végan au Japon, c’est compliqué. On n’est jamais complètement à l’abri d’une sauce au bœuf ou au poisson, de flocons de bonite séchée (katsuobushi) et, surtout, à moins d’être un·e expert·e en japonais, on n’est jamais à l’abri de comprendre une étiquette ou un menu de travers. Cependant, grâce aux réseaux sociaux et à internet en général, il est aujourd’hui facile de trouver de bons conseils pour les régimes alimentaires particuliers en quelques clics.

  1.  À chaque région ses spécialités culinaires

Le Japon et la nourriture, c’est toute une histoire. Je souhaiterais ajouter : « comme partout dans le monde », mais ce ne serait pas tout à fait correct. Au Japon, on parle de nourriture presque comme on parle du temps, on revient de vacances avec des « souvenirs » (omiyage) sous forme de spécialités culinaires pour sa famille et ses ami·e·s, même si l’on a passé ses vacances dans la préfecture (les cantons japonais) voisine, et si, justement, on n’est pas du coin, les personnes locales ne manqueront pas de faire au visiteur ou à la visiteuse la longue liste des plats qu’iel doit absolument avoir goûté avant de rentrer. Soyez prêt·e. À Kumamoto, ma ville d’adoption, on mange par exemple du karashi renkon, une racine de lotus bouillie fourrée à la moutarde et au miso et enroulée d’une pâte à base d’œuf et de farine, le tout frit (attention, ça pique !). Pensez donc à vous renseigner pour chaque nouvelle ville que vous visitez ; les Japonais·e·s sont si fier·ère·s de leur patrimoine que vous trouverez souvent ce genre d’informations sur les guides officiels en ligne fournis par les préfectures elles-mêmes.

  1. Parenthèse végane

Une parenthèse pour les personnes véganes : comme les produits laitiers sont presque absents de la cuisine nippone traditionnelle, il est facile de les éviter. Attention tout de même à la mayonnaise, utilisée dans certains plats. Il est en revanche plus difficile de passer outre les œufs. Que ce soit dans un plat de ramen, dans les okonomiyaki, les takoyaki (qu’on peut cuisiner sans poulpe) ou encore les accompagnements de type omelette sucrée (tamagoyaki) qu’on trouve souvent à côté du riz, ils sont omniprésents. Dans les conseils qui suivent, quelques exemples de plats végans sont cependant inclus. Ne baissez pas les bras !

  1. Le smartphone, outil indispensable

Si vous pensez passer des vacances au Japon prochainement, votre smartphone sera votre meilleur ami. L’application Google traduction permet en effet de scanner et traduire des textes simultanément de façon très fiable. Si cette méthode n’est pas conseillée pour lire le dernier chapitre de One Piece paru au Weekly Shōnen Jump, il vous sauvera la vie dans les
restaurants et les magasins. A noter que certaines chaînes de restaurants mettent à disposition des menus en anglais. L’application demandant d’être connecté·e à internet, songez à vous équiper en conséquence, même s’il est facile de trouver du wifi gratuit un peu partout dans les villes japonaises.

Autre bon plan : l’application HappyCow, qui affichera pour vous où que vous soyez les restaurants végans, végétariens ou ayant des « options végétariennes » pour autant qu’ils soient inscrits sur l’application.

Si vous comprenez un peu l’anglais, pensez également à télécharger le dictionnaire Takoboto, utilisable hors ligne.

  1.  Les plats qui sauvent une journée

Parfois, on a faim et tout simplement pas l’énergie d’errer une heure dans les rues bondées du centre-ville avant de trouver son bonheur. Voici une liste non-exhaustive de nourriture végétarienne et de lieux à connaître si vous voulez passer un bon séjour au pays du soleil levant:

  • La chaîne de restaurants CoCo Ichibanya, qui propose plusieurs plats végétariens et végans à base de curry.
  • La chaîne de restauration rapide MOS Burger, qui propose généralement un burger végétarien voire végan.
  • Les onigiri disponibles dans tous les petits magasins (konbini), des boulettes de riz entourées d’une feuille d’algue et fourrées, pour les options végétariennes et véganes, d’umeboshi (prune macérée et salée), de feuilles de moutarde macérées, d’un jaune d’œuf, ou encore de nattō, graines de soja fermentées gluantes qui divisent même les Japonais·e·s. Personnellement, le nattō, j’adore.
  • Le tempura de légumes (légumes enroulés dans une préparation à base de farine et frits)
  • Les soba, des pâtes à base de farine de sarrasin et d’eau
  • Les nouilles udon à base de farine de blé et les ramen, généralement disponibles sans viande. Il se peut cependant que la sauce contienne du bouillon de bœuf ou de la sauce au poisson. Si vous parlez un peu japonais, les chef·fe·s des petits restaurants s’adaptent volontiers aux souhaits des client·e·s.
  • La soupe miso, un bouillon de pâte de soja fermenté contenant généralement du tofu et quelques légumes.
  • Les restaurants indiens
  1.  Patience et respect de l’autre

La liste pourrait être complétée par de nombreux autres plats, fruits, pâtisseries et autres spécialités culinaires japonaises – peut-être dans un prochain épisode. Je souhaite cependant donner un dernier conseil, peut-être le plus important : patience ! Ce qu’on considère en Suisse ou dans les cultures occidentales en général comme normal ne s’applique pas forcément ailleurs. Ainsi, certain·e·s Japonais·e·s ont du mal à comprendre le concept de végétarisme. Évitez le ton moralisateur, rarement le bienvenu dans cette culture dans laquelle on préfère éviter le conflit, expliquez avec patience et… contentez-vous d’écarter les flocons de bonite séchée qu’on vient de parsemer sur votre « pizza végétarienne » qui ressemble de toute manière plutôt à une lasagne. Dans une grande majorité des cas, on se donnera toute la peine du monde pour vous faire plaisir.

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