Une uni à l’écoute des petits
A l’occasion de la construction d’un nouveau campus à Lugano, l’université a décidé d’impliquer les élèves des écoles primaires
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Margot Knechtle
22 juin 2020 à 04:01
Tessin » L’année prochaine, un nouveau campus universitaire, le Campus Est, va voir le jour dans la ville de Lugano. A cette occasion, l’Université de la suisse Iialienne (USI), l’Ecole universitaire professionnelle de la Suisse italienne (SUSPI) et la ville de Lugano ont élaboré un projet en mars 2019, celui d’impliquer les enfants des écoles primaires luganaises en leur posant une question: Quel monde voulons-nous?
Les enfants ont ainsi été invités à visiter les travaux du campus, guidés par Sophie Maffioli, médiatrice du projet. «Ce n’est pas facile pour un enfant de penser à l’avenir, mais je crois qu’ils se sont bien amusés, explique-t-elle. Parmi leurs réponses à la question, il y a deux thèmes principaux qui sont ressortis: la pollution et la médecine.» Plus précisément, les enfants voudraient un monde plus vert, plus propre, avec moins de virus et plus de médicaments pour tous.
«Le campus hébergera entre autres la Faculté de médecine et de sciences informatiques», complète Alessio Lavio, coordinateur du projet et collaborateur de l’ideatorio, service de l’USI et antenne régionale de Science et Cité. «C’est là que l’on fait le lien entre la science et la société, deux mondes trop souvent séparés. L’un doit construire un idéal technologique à partir de l’autre, qui l’utilise.» Le dialogue est le pilier du projet, selon le jeune homme de 27 ans. «Il faut que les enfants participent à la construction du monde de demain, leur monde à eux.»
Les spécialistes à l’écoute
La deuxième partie du projet se déroule en classe, où les enfants choisissent un thème évoqué pendant la visite et le développent. Une lettre, une idée de robot nettoyeur de rues ou un dessin… L’éventail est large. Ensuite, ils reçoivent dans leur classe une personne compétente: un scientifique de l’USI, de la SUSPI ou un doctorant, qui saura répondre à leurs questions et s’en inspirer. «J’espère que ces enfants seront écoutés, c’est une partie intégrante du projet, concède Sophie Maffioli. Sinon, l’exercice serait contre-productif. Les enfants ne voudraient plus prendre position, et renonceraient à s’exprimer.»
Selon Alessio Lavio, le projet pourrait et devrait être appliqué dans le reste de la Suisse. Pourrait-il faire des émules à Fribourg? «L’université accorde une grande importance au dialogue entre société et sciences, avec nos cafés et goûters scientifiques et notre journée portes ouvertes. Nous avons l’occasion de prendre le pouls des envies et des préoccupations, et de développer des projets inspirés du public», répond Farida Khali, responsable des programmes sciences et société de l’Université de Fribourg. Et Alessio Lavio de conclure: «La volonté des jeunes, nous l’avons. Il nous faut maintenant savoir écouter et se rendre ensemble vers un monde meilleur et durable.»
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