Jean-Claude Michel, Bruno Glasson, Frédéric Pharisa, chasseurs fribourgeois
Aujourd’hui à 16:13, mis à jour à 16:40
La saison de chasse 2024 dans le canton de Fribourg a révélé une gestion inquiétante du cerf sédentaire. Alors que le Service de la faune et de la nature (SFN) avait fixé un objectif de prélèvement de 220 cervidés, seuls 158 ont été abattus en six semaines de chasse. Cette difficulté à atteindre les quotas prouve que le cheptel de cerfs fribourgeois est bien moins important que ne le prétendent les responsables.
Le SFN estime la population de cerfs sédentaires à 450 individus pour le canton. Pourtant, le plan de tir de 220 cervidés représente 48% de cette population, bien au-delà des 20% recommandés par les scientifiques. Ces chiffres suscitent des interrogations sur l’approche actuelle, qui semble destinée à réduire drastiquement le nombre de cerfs, notamment par le prélèvement accru de biches et de faons.
En 2023, le plan de tir a conduit à l’abattage de 22 faons supplémentaires par les gardes-faune pour atteindre les quotas. En 2024, des tirs de régulation similaires étaient déjà en cours, avant même la fin officielle de la saison. Cette pratique est perçue comme une provocation par nombre de chasseurs, qui appellent à une gestion plus collaborative. Régulateurs responsables de la faune, ils plaident pour participer activement au comptage des cerfs, ce qui permettrait d’adopter des décisions plus équilibrées et respectueuses de l’écosystème.
Rendre responsable le grand gibier de tous les maux qui inquiètent les forestiers semble réducteur, étant donné d’autres réalités comme le changement climatique, la pollution et le choix d’essences inadaptées. La survie des cerfs fribourgeois dépend d’une gestion prudente et transparente.