Stéphanie Rotzetter ou l’inspiration au coin de la rue

Coup de cœur » Beemo est illustratrice indépendante et s’inspire beaucoup de ce qu’elle observe au quotidien.

C’est dans les anciens bâtiments de l’imprimerie Saint-Paul, à Fribourg, que Stéphanie Rotzetter, alias Beemo, 30 ans, a décidé d’établir son atelier d’illustratrice: «Ce sont des amies couturières qui se sont installées et je les ai simplement rejointes il y a une année», débute la jeune femme.
Dessiner a pris une place de choix dans sa vie de manière progressive: «J’adorais déjà cela enfant mais je gardais mes créations pour moi-même», explique la trentenaire. En créant un compte Instagram dédié à l’illustration à l’âge de 23 ans, elle rompt avec cette approche: «Certaines personnes ont été attirées par mes dessins et le bouche-à-oreille aidant, j’ai rapidement gagné en visibilité», développe Stéphanie. Dans le même temps, la réalisation d’une fresque dans les bâtiments d’Eikon, à Fribourg, est un déclencheur. «J’ai adoré le fait d’avoir pu confectionner cette œuvre en compagnie d’une autre artiste. Elle a aussi été conservée plusieurs années alors que cela ne devait être qu’éphémère», se souvient la jeune femme. Elle se décide à faire de ce loisir une partie intégrante de sa vie professionnelle.

La Fribourgeoise en profite pour observer avec minutie son quotidien, des trajets en train à une soirée entre amis, pour en faire le principal sujet de ses dessins. «La vie quotidienne est une source d’inspiration infinie! Je prends quelques notes puis dessine la scène qui m’a marquée», explique Stéphanie. La personne non initiée sera surprise par l’aspect animalier des personnages croqués. «Cela permet à chacun de se reconnaître et les caractéristiques de l’animal aident à saisir le sens de la scène», estime la trentenaire.
Stéphanie est partie prenante du collectif La Bûche, où évoluent plusieurs illustratrices de BD romandes. Si elle a la possibilité d’accéder à de nombreux projets par cette approche, la jeune artiste évolue en parallèle avec des idées plus personnelles. «Je planche sur ma première BD imprimée depuis l’année dernière et ce serait une chance qu’elle soit éditée un jour», conclut Stéphanie, en espérant pouvoir poursuivre l’exercice de sa passion avec le même plaisir. FRANCK DESCLOUX