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Mode durable et tendance

Les boutiques de seconde main s’affirment de plus en plus face à la fast fashion

Camille et Loris sont les propriétaires de La Cave.

 Lara Diserens

Lara Diserens

13 juillet 2021 à 04:01

Mode » L’éveil des consciences écologiques a ébranlé le monde de la mode. Depuis une dizaine d’années, l’impact environnemental de l’industrie textile se fait ressentir: 2,1 milliards de tonnes de déchets et 1,7 milliard de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre sont issues de la production textile, d’après le WWF (2017). Malgré une hausse constante de la consommation mondiale de vêtements, des alternatives voient le jour. Concept stores, boutiques indépendantes et friperies s’imposent face aux grandes enseignes de la fast fashion tels que Zara et H & M. S’habiller durablement, c’est possible… et tendance.

Le principe d’une friperie est simple: redonner une vie aux vêtements usagés. En Romandie, les boutiques vintage se sont fait une place. A Lausanne, Waiyka offre un choix d’articles finement sélectionnés et abordables. A Genève, Vintage Garderobe valorise les pièces de luxe. Et à Fribourg, une petite friperie a récemment ouvert ses portes. La Cave suit un concept d’espace culturel où les arts de la mode et de la musique se rencontrent. Les fondateurs de la boutique, Camille Beaud et Loris Raemy, décrivent leur magasin comme un espace d’échange et d’exposition.

La friperie propose une sélection de vêtements donnés par des particuliers, parmi lesquels se cachent quelques pépites dénichées par les propriétaires. Des vinyles et des cassettes complètent les étalages, alors que les murs s’habillent d’œuvres d’artistes locaux. «En alliant différentes formes d’art dans un seul espace, on contribue à développer le réseau culturel de la ville», se réjouit Loris.

Une mode responsable

Les deux Fribourgeois font également partie du comité d’organisation du Abyss Festival en Gruyère. L’intégralité des bénéfices générés par La Cave est reversée à l’association du festival. «Notre but est de soutenir le festival, mais nous avons une volonté de transmettre un nouveau mode de consommation pour une mode plus écoresponsable», précise Loris. Camille en est convaincue: il faut en finir avec la production textile de masse. «Soutenir la fast fashion, c’est participer à une industrie malsaine et polluante.» L’impact n’est pas uniquement écologique. Les conséquences sont aussi sociales, notamment concernant les conditions de travail des employés.

Mais la tendance vintage n’est-elle pas juste une mode? Pour la fondatrice de l’association FAIR’ACT, Fanny Dumas, il s’agit d’acheter moins et de réfléchir à son achat selon ses priorités personnelles. «Il ne faut pas remplacer une surconsommation de fast fashion par une surconsommation de seconde main», explique Fanny. L’association prône une mode responsable en insistant sur la notion de transparence et de véracité. FAIR’ACT propose justement un guide d’orientation des labels textiles, développé par Public Eye. Comme le souligne Fanny, apprendre à s’informer est fondamental.

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