«Je n’ai jamais l’impression de travailler»

Coup de cœur » Devenir gérant de son propre magasin de sport, c’est le rêve ambitieux réalisé par Corentin Ruffieux.

S’équiper pour la randonnée, la course à pied et le football, c’est désormais possible à Romont chez Co Sports, le magasin de Corentin Ruffieux, âgé de 24 ans. Ce diplômé de la HEG passionné de football a toujours rêvé de créer sa propre entreprise. Il se lance en décembre 2018 avec le soutien de son père.

Face au boom des ventes en ligne, son projet de commerce physique passe, aux yeux de certains, pour un acte de bravoure. «On m’a toujours souhaité de réussir, mais j’ai parfois senti du scepticisme», nuance-t-il au bout du fil. Ayant réalisé lui-même une analyse de marché, c’est en connaissance de cause qu’il ouvre son magasin le 31 août 2019, quelques mois après celui du discounter de sport Decathlon à Avry-centre. «Mon offre s’adresse aux gens de la région, se défend Corentin. Je pense qu’on peut faire la différence avec un conseil personnalisé et un bon service après-vente.» Il semble ne pas s’être trompé: «Si tout avait pu continuer comme les premiers mois, cela aurait été super», dit-il, une pointe d’amertume dans la voix.

En vacances forcées à cause de la crise sanitaire, il offre la possibilité de commander son stock en ligne et s’inscrit sur la plate-forme Soutien aux commerçants fribourgeois, qui permet de vendre des bons. Pour Corentin, les bienfaits de cette action vont au-delà de l’aspect financier. «C’est un véritable réconfort de voir que des personnes pensent à vous et veulent revenir dans votre magasin», se réjouit-il, tout en remerciant les créateurs de cette plate-forme et ses clients.

Malgré la fermeture temporaire, rien ne semble décourager Corentin. Il embrasse volontiers le rôle d’entrepreneur et les responsabilités qui en découlent. Du design des locaux au choix des articles, il décide de tout. «Il y a des nuits où l’on ne dort pas trop, confie-t-il. Je me demande chaque jour si je vais faire assez de ventes.» Mais pour celui qui ne compte pas ses heures, les mauvais moments sont largement compensés par les bons. Car ce n’est pas le boulot qui manque. Corentin aimerait à l’avenir pouvoir engager un employé et même un jour offrir une nouvelle place d’apprentissage à Romont.

Justine Fleury

www.soutien-aux-commercants-fribourgeois.ch