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Dis-moi tout ! . Être suisse, ça veut dire quoi ?


Miriam Gfeller

Miriam Gfeller

29 juillet 2023 à 17:57

Julie Chautard


«Être suisse, c’est avoir l’impression d’être à la maison quand on y est.»
Julie Chautard, 23 ans, étudiante en master de psychologie

«Nous avons quitté la France avec ma famille à mes neuf ans pour nous installer en Suisse. Depuis, j’ai été naturalisée et je me sens autant suisse que française. Je crois qu’être suisse, au-delà des papiers officiels, c’est avoir l’impression d’être à la maison quand on y est. On comprend les codes de la société, on y a des attaches, des amis, des études peut-être. C’est aussi avoir le droit de vote. Etre naturalisée me donne cette chance-là en plus de ne pas devoir me poser trop de questions concernant mon avenir ici. Le sentiment d’être suisse dépend aussi de notre concordance avec les valeurs et clichés que l’on s’imagine. Aimer la randonnée, la fondue, avoir un accent vaudois… Mais en soi, l’identité de ce pays est assez multiculturelle. Le fait d’appartenir à différents cantons et de ne pas avoir une langue unifiée nous démarque. En tout cas, je dirais que peu importe l’âge auquel on arrive ici, on peut finir par se sentir suisse.»

Sobhan Fayyazi


«Grandir ici a impacté ma manière de réfléchir et ma vision du monde.»
Sobhan Fayyazi, 21 ans, stagiaire en banque

«Originaire d’Afghanistan, je vis en Suisse depuis mes onze ans. Mon passeport n’est pas rouge et les deux cultures se mélangent dans ma famille. Pourtant, je me sens autant suisse qu’afghan. Je pense que ce sentiment d’appartenance peut venir de l’entourage et de l’éducation reçue. Grandir ici a impacté ma manière de réfléchir et ma vision du monde. Même si je n’ai pas le droit de vote, je m’implique dans la politique suisse. Je participe à des débats et je soutiens des initiatives, utiliser le droit de se faire entendre est important. De l’extérieur, la Suisse est associée à un privilège de sécurité, de revenus et de neutralité. De l’intérieur, elle est plus nuancée et diverse. Je crois qu’il y a une différence entre être suisse au niveau légal, social ou personnel. On peut avoir sa propre manière d’être suisse, on reste des individus. Nous sommes tous influencés par d’autres cultures, la nationalité ne devrait pas jouer un rôle quand on rencontre quelqu’un.»

Selda Urech


«Je m’identifie à la Suisse, sans tout y adorer; je crois qu’aimer un pays, c’est aussi le critiquer.»
Selda Urech, 26 ans, étudiante en histoire et anglais

«Tous mes arrière-grands-parents étaient suisses. Pourtant, c’est parce que je participe à la vie sociale et politique du pays que je le suis aussi, pas à cause de mes racines. Je m’identifie à la Suisse, sans tout y adorer; je crois qu’aimer un pays, c’est aussi le critiquer. Par exemple, en nous questionnant sur le colonialisme dont on a beaucoup profité. Le chocolat, les banques. Et puis, beaucoup d’habitants ne peuvent pas voter car ils ne sont pas naturalisés, alors que la démocratie nous est importante. C’est absurde. Mais être suisse, c’est aussi lié à de belles valeurs, comme la politesse ou la gentillesse. C’est également impacté par notre environnement: par exemple notre réseau de transports publics joue un rôle dans notre comportement dans ce pays. En soi, être suisse n’a pas de définition claire, ça change au fil du temps. Les légendes anciennes comme Guillaume Tell se perdent. Peut-être qu’il nous faudra bientôt trouver un nouveau héros.» 

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