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Histoire vivante

Lobbying autour du Sahara occidental

Après la reconnaissance américaine, Rabat mise sur l’Europe pour faire avancer son initiative d’autonomie


Vincent Braun (avec Pascal Fleury)

Vincent Braun (avec Pascal Fleury)

20 mai 2022 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Territoire » Le dossier du Sahara occidental empoisonne toujours les relations entre le Maroc et l’Algérie. Les deux frères ennemis du Maghreb s’opposent depuis près de cinquante ans sur l’avenir de ce territoire désertique au sud-ouest du Maroc, une ancienne colonie espagnole que l’ONU considère comme un «territoire non autonome» en attente d’un statut final.

Le Maroc, qui occupe militairement et administre (sans reconnaissance onusienne) plus de trois quarts du territoire, propose depuis 2007 une large autonomie sous sa souveraineté pour ce qu’il appelle ses «provinces du Sud». De son côté, le représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario, soutenu par l’Algérie et qui a fondé une République arabe sahraouie démocratique (RASD), demande toujours un référendum d’autodétermination, prévu en 1991 lors de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu sous l’égide de l’ONU mais qui n’a jamais pu être organisé en pratique.

Deal des Etats-Unis

Depuis l’été dernier, les deux voisins maghrébins ne se parlent plus, Alger ayant rompu ses relations diplomatiques avec Rabat. Une attitude qui fait suite à la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, en monnaie d’échange de la normalisation, en décembre 2020, entre le Royaume chérifien et Israël. Depuis lors, Alger n’en finit pas de ravaler sa colère, allant jusqu’à couper le gazoduc Maghreb-Europe en octobre dernier. Le Maroc, lui, s’est senti pousser des ailes et s’est lancé dans une vaste campagne diplomatique visant à rallier des pays européens à la cause de son plan d’autonomie.

Fin mars, renforcé par la visite de son homologue américain Antony Blinken, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a invité l’Europe à «sortir de la zone de confort dans laquelle des gens soutiennent seulement un processus sans soutenir une solution» et à suivre la voie tracée par les Etats-Unis.

Cet appel a déjà été anticipé le 18 mars par l’Espagne: le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares a affirmé que le plan d’autonomie marocain constituait «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend». Un revirement confirmé le 7 avril par le premier ministre Pedro Sanchez lors de sa visite au Maroc. Cette déclaration a mis un terme à la brouille diplomatique entre Rabat et Madrid. Elle avait débuté en avril 2021 lorsque l’Espagne avait accueilli le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, afin qu’il puisse bénéficier des soins hospitaliers après avoir contracté le Covid-19.

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