Comportement animal. les orangs-outans ont le goût des paris

Comportement animal » Ils pourraient se contenter d’une friandise qu’ils sont sûrs de recevoir, mais non: nos lointains cousins poilus, orangs-outans et gorilles, préfèrent prendre le risque de parier sur une plus grosse récompense, même s’ils n’ont pas la certitude de l’obtenir. Tel est le résultat principal d’une étude en éthologie menée au zoo de Bâle par une équipe du Laboratoire de cognition comparée de l’Université de Neuchâtel, dirigé par le professeur Klaus Zuberbühler. Interview de la chercheuse et doctorante Pénélope Lacombe, qui a mené ces expériences pour sa thèse.

Quelle est l’origine de cette recherche?

Pénélope Lacombe: Il s’agit de la première étude de grande ampleur réalisée dans le cadre d’un partenariat entre le zoo de Bâle et l’Université de Neuchâtel. Nous voulions chercher à comprendre si ce qu’on observe chez l’humain, c’est-à-dire des comportements économiques prudents ou au contraire pas forcément rationnels, se retrouvait chez les primates. L’objectif était de voir dans quelle mesure ces comportements ont des bases purement culturelles, sont liés au fait que l’être humain est une espèce très sociale, ou si ces penchants ont plutôt été acquis dans le processus d’évolution des espèces.

Existe-t-il d’autres travaux préalables sur ce sujet?

Oui, c’est un type de question qui est posée et étudiée dans le milieu scientifique depuis une quarantaine d’années: les animaux font-ils des choix économiques rationnels, ou non? Est-ce qu’ils ressemblent à ceux que font les humains? La réponse est compliquée, parce que les tests ont jusqu’ici été effectués selon des protocoles de recherche différents, avec des résultats qui varient suivant les situations d’étude, «en nature», dans des zoos ou dans des laboratoires… de sorte qu’il est difficile d’avoir un historique de la mise en place du comportement économique chez l’animal.