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Culture sur les rails

Les gares, ces espaces publics singuliers

Des grandes halles chargées d’émanations de vapeur et de charbon en passant par les mythiques buffets de gare au concentré de ville qu’elle représente aujourd’hui, la gare a évolué avec ses usagers

Ambiance dans le hall de la gare de Fribourg. Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg, le 06.10.2014Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

Texte Claire Pasquier Photos Alain Wicht

Texte Claire Pasquier Photos Alain Wicht

4 août 2023 à 14:56

Temps de lecture : 1 min

Culture sur les rails (5/7) » La Liberté traverse l’été à fond de train, d’où l’on voit le monde différemment.

La gare constitue un objet d’étude sociologique atypique. Apparue en toute logique en même temps que le train, elle est également un lieu de passage et un lieu d’accueil. «C’est aussi un espace complexe par le nombre de fonctions qui y sont opérées», souligne Julie Chrétien, sociologue de la mobilité.

Dans cet espace ouvert au public se croisent une multitude d’acteurs: les usagers (pendulaires ou touristes), les commerçants, les employés qui font tourner la gare, la population qualifiée d’indésirable (mendiants et pickpockets), les agents de sécurité et agents d’entretien. Evolution et spécificités de cette fourmilière qu’est la gare, arrêts sur demande.

 

Origines

Fumées, émanations de charbon, odeurs douteuses, sifflements et bruissements en tout genre… La gare du XIXe siècle ne ressemble en rien à la gare contemporaine, plus ou moins aseptisée et plus ou moins silencieuse. «Les correspondances ne sont alors pas aussi rapprochées. C’est l’époque des grands buffets de gare et des grandes salles d’attente, les gens ont le temps», retrace Jean-Philippe Schmidt, porte-parole aux CFF. En plus d’y accueillir les voyageurs, la gare héberge surtout la marchandise, mais aussi les affaires des voyageurs: «Avec l’arrivée des Grand Express, on vient déposer sa malle le jour avant le départ.»

 

Quartier

Au cours du XXe siècle, le quartier de la gare passe d’un endroit pas toujours très bien famé, sombre, parfois décentré, à un cœur animé. L’arrivée des marchandises qui se fait désormais en périphérie des villes libère des espaces aux alentours. De ces friches ferroviaires éclosent de nouveaux quartiers à l’instar de Neuchâtel où sont implantés l’Office fédéral de la statistique et la Haute Ecole Arc et Renens qui compte un gymnase, des bureaux et des habitations, pointe Jean-Philippe Schmidt. Autre changement significatif: les halles se vident et laissent place à une grande réorganisation et réflexion sur ces lieux.

 

Commerciale

Avec ses horaires étendus jusqu’à tard le soir, dimanche compris, la gare est devenue en l’espace de quelques années un centre commercial incontournable. «Elle est devenue un deuxième centre-ville», constate Jean-Philippe Schmidt. Et de rappeler: «Sont d’abord arrivés les kiosques pour emporter son journal dans le train, puis des services de restauration à l’emporter et des fleuristes.» Pour les habitants du quartier, la présence de la gare est désormais l’assurance d’y trouver une pharmacie ouverte le dimanche ou d’y faire ses courses si besoin.

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