Drôles d'expat. «La qualité de vie est fabuleuse ici»
On prétend que le terroir façonne la collectivité et qu’il contribue à nourrir l’identité individuelle. Mais si le sol qui l’a vu naître et grandir «fait» l’humain, que se passe-t-il lorsqu’on s’exile, ne serait-ce que hors canton? Après avoir hésité à s’installer aux Etats-Unis, la Neuchâteloise Olivia Heinis a choisi Verbier
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France Massy
14 août 2023 à 04:01
Drôles d’expat (1/5) » Avec une grand-maman maternelle italienne et des grands-parents paternels suisses alémaniques venus s’établir à La Chaux-de-Fonds, on peut presque dire qu’elle a l’émigration dans le sang. Olivia Heinis a d’abord songé à s’établir aux USA avant que le Valais ne la rattrape. «J’ai toujours eu une fascination pour les Etats-Unis. C’est un peu un décor de film… Je me suis demandé si ça pouvait devenir mon décor de vie. Mais pour y exercer, je devais quasi reprendre mes études à zéro.»
De retour en Suisse, elle travaille à la Finma, l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, et partage son temps entre Berne, Neuchâtel et Verbier. «J’y suis venue en vacances depuis toute petite. C’est un peu ma deuxième maison.»
Peu de différences
C’est dans la station bagnarde qu’elle rencontre son mari. Un Anglais qui, comme elle, est fou de ski, de nature, de montagne. Elle décide d’ouvrir son étude à Verbier en 2017. Ils se marient en 2019 et s’installent à Vollèges. «Quand on immigre, même dans un autre canton, on a tendance à chercher les différences, alors que, dans le fond, il y en a peu. Même si, en Valais, la religion est plus présente qu’à Neuchâtel. Les fêtes et les traditions catholiques rythment ici la vie quotidienne.»
Lors de la fusion Bagnes-Vollèges, on la sollicite pour le Conseil général. «Peut-être parce que je pouvais faire le lien avec la communauté anglophone, très présente dans le val de Bagnes. En tant que femme, jeune et pas du coin, j’ai eu un peu peur de ne pas y arriver. Finalement, les Bagnards sont très chaleureux.»
La jeune avocate plaide en faveur de sa région. «Bagnes est une commune qui se porte bien», affirme-t-elle en déplorant que «les affaires» en ternissent encore l’image… «On oublie trop souvent que notre commune est celle qui participe le plus à la péréquation financière. Verbier est une locomotive pour tout le Valais. C’est une station ouverte sur le monde où un petit centre d’affaires se développe chaque jour. Avec une tradition touristique relativement récente, nous avons tout à créer et de beaux défis à relever.»
L’appel du lac
Olivia Heinis parle avec enthousiasme de sa nouvelle patrie. «La qualité de vie est fabuleuse ici. Pouvoir faire du ski durant la pause de midi, c’est le bonheur, non?» Pour le travail aussi, Verbier a de sacrés atouts. «Son côté cosmopolite est très intéressant au niveau professionnel. Ma maîtrise de l’anglais me donne l’accès à une clientèle internationale.»
La grisaille de l’hiver neuchâtelois ne lui manque pas. En été en revanche, l’appel du lac se fait sentir. «En 1 h 30, je suis à Neuchâtel. J’y retourne régulièrement à la bonne saison. Festi’neuch et le NIFF sont des rendez-vous incontournables.»
Olivia voit son futur dans le val de Bagnes. «Grandir ici, c’est une chance que je veux donner à mon petit garçon.» Elle conclut dans un éclat de rire, «et puis le vin valaisan me manquerait trop»!
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