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Histoire vivante

La baraka du général de Gaulle

Il y a 60 ans, à la fin de la guerre d’indépendance de l’Algérie, le président a échappé à deux attentats


 Pascal Fleury

Pascal Fleury

18 février 2022 à 02:01

France – Algérie » Débarquant de sa Citroën DS présidentielle criblée de balles sur le tarmac de la base aérienne de Villacoublay, le général de Gaulle accuse le choc. Alors qu’il ralliait Colombey-les-Deux-Eglises, en ce 22 août 1962 au soir, en compagnie de son épouse Yvonne, de son gendre et aide de camp, le colonel Alain de Boissieu, et de son chauffeur, le gendarme Francis Marroux, il vient d’être la cible d’un attentat au Petit-Clamart (Hauts-de-Seine). «Une embuscade soigneusement organisée», écrira-t-il dans ses Mémoires d’Espoir (Ed. Plon, 1970): «Mitraillade à bout portant par plusieurs armes automatiques, puis poursuite menée par des tireurs en automobile. Des quelque 150 balles qui nous visent, quatorze touchent notre véhicule. Pourtant – hasard incroyable! – aucun de nous n’est atteint.»

Une chance effectivement incroyable! Car le tir croisé du commando de douze hommes aguerris est particulièrement nourri. Armés de fusils-mitrailleurs, les miliciens percent la carrosserie de la DS du général en plusieurs endroits, touchent le dossier du passager, crèvent les pneumatiques, blessent à la main un automobiliste roulant en sens inverse et endommagent les vitrines d’un magasin. Mais il en faut plus pour que les participants au convoi présidentiel perdent leur sang-froid. Selon une célèbre anecdote répercutée par les médias, la première dame aurait dit, à l’arrivée à l’aéroport: «J’espère que les poulets n’ont rien eu!» Elle s’enquérait, non pas de l’escorte des gendarmes, mais de volailles rangées dans le coffre! Le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry, qui a planifié et orchestré l’opération, sera condamné à mort et passé par les armes en 1963.

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