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Société

«Je suis un type très curieux»

Médecin cantonal adjoint, Christophe Monney est aussi mécanicien de machines de formation

L’invité du lundi avec Christophe Monney, médecin cantonal adjoint Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 18.08.2022Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Stéphanie Schroeter

Stéphanie Schroeter

20 août 2022 à 13:14

Temps de lecture : 1 min

Fribourg» Lorsqu’on lui demande de se définir en quelques mots, Christophe Monney répond, presque instantanément, qu’il est un type «sympa». Une réponse qu’il assortit encore de divers adjectifs et caractéristiques. Mais jamais il ne prononce le mot médecin et encore moins ceux de médecin cantonal adjoint. Sa fonction, pourtant, depuis bientôt deux ans à l’Etat de Fribourg. Par modestie, simplicité et surtout parce que ce jeune quinquagénaire est bien davantage que cela. D’abord mécanicien de machines, amateur de patrimoine et de culture devenu médecin avant d’être un temps conseiller communal à Semsales, cet hyperactif qui s’assume est avant tout un être profondément sensible et curieux. Issu du monde ouvrier dans lequel il a longtemps baigné et qui lui a offert une jolie palette de couleurs tirant sur le rose, il confesse être atteint d’un seul syndrome, celui de l’imposteur. Avec élégance et humour, deux autres qualités qu’il a aussi tenté de taire…

Christophe, vous avez d’abord été mécanicien avant de devenir médecin. Comment avez-vous réussi à faire ce grand écart?
J’ai grandi dans le canton de Vaud. J’étais un peu un cancre à l’école et étant donné qu’à cette époque les passerelles n’étaient pas nombreuses, j’ai fait un apprentissage de mécanicien de machines avec le projet de devenir, par la suite, conducteur de train. Cette voie m’a intéressé car, enfant, je passais beaucoup de temps chez mes grands-parents à Semsales. Or, mon grand-père que j’admirais beaucoup était mécanicien aux GFM (les TPF aujourd’hui, ndlr.), je l’adorais et je voulais faire comme lui (il rit). J’ai donc effectué cet apprentissage. Puis, après un séjour à Paris qui m’a passionné, je me suis découvert un grand penchant pour l’histoire de l’art, Versailles ainsi que les XVIIe et XVIIIe siècles. Dès lors, j’ai souhaité changer mes plans et j’ai abandonné l’idée de devenir conducteur de train pour être guide au Louvre ou au château de Versailles. Il fallait pour cela être au bénéfice d’une maturité fédérale. Raison pour laquelle, à l’âge de 19 ans, une fois mon apprentissage et mon école de recrue terminés, j’ai suivi les cours au gymnase du soir durant quatre ans tout en travaillant la journée comme monteur sur machines dans l’entreprise qui m’avait formé. Sur 25 élèves à suivre le même cursus, nous étions deux à terminer, quatre ans plus tard…

Et, au final, vous avez choisi d’étudier la médecine…
Je me suis d’abord inscrit en lettres, en archéologie, histoire ancienne et français. J’ai suivi un an de cours, cela me plaisait, mais il me semblait qu’il serait difficile de trouver emploi dans ces domaines. Et puis, j’ai pensé à la médecine qui m’avait toujours titillé depuis enfant. Mais étant donné mon parcours scolaire, je ne pouvais pas imaginer cette voie. Je me suis quand même lancé.

Famille

Né le 9 avril 1971 à Lausanne où il a grandi auprès de ses parents Josiane et Claude. Un frère, Daniel. Célibataire. Habite à Semsales.

Formation

Appprentissage de mécanicien de machines à Lausanne. Diplôme de médecin à Lausanne. A été chef de clinique notamment à Riaz et à Unisanté à Lausanne. A eu son cabinet médical à Châtel-St-Denis. Médecin cantonal ajoint à Fribourg depuis novembre 2020. A été membre du conseil communal de Semsales sous la bannière socialiste.

Hobbies

Patrimoine, lecture, course à pied, nature, voyage. Chante dans le choeur-mixte de Semsales. SSC

Vous n’avez pas le profil type, celui qu’on s’imagine du médecin. Cela vous amuse-t-il?
Je suis quelqu’un de simple. Il y a dix ans, je n’aurais jamais imaginé deux secondes occuper le poste de médecin cantonal adjoint. Je suis donc très reconnaissant. Lorsque j’ai vu l’offre d’emploi, j’ai eu un réel coup de coeur. J’avais travaillé pour la santé publique vaudoise et j’aime particulièrement le travail d’équipe. Etre seul dans un cabinet, je l’ai vécu durant deux ans et demi, ce n’était pas pour moi.

Etes-vous fier de ce parcours?
Fier, je ne sais pas, mais content, oui. Je me suis beaucoup investi dans ma vie professionnelle, mais je n’ai pas fondé de famille…

Que vous a apporté votre première formation?
Une connaissance du monde ouvrier et de tout ce que cela représente. C’est une richesse! Je ne supporte pas les injustices et j’accorde aussi une grande importance au respect. Je ne me présente d’ailleurs pas d’emblée comme médecin, je ne veux pas avoir uniquement cette étiquette.

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