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Jardin

Tapis rouge pour les érables

Pour autant qu’on leur donne les soins qu’ils demandent, les érables du Japon égaient de leur beauté naturelle jardins et balcons toute l’année

Seite 92/93Martin R¸tschi/Frei

Jean-Luc Pasquier

Jean-Luc Pasquier

18 septembre 2020 à 22:18

Temps de lecture : 1 min

Jardin » Au royaume des centaures vivait un couple des plus glamour. Issue d’une riche famille, l’élégante Marie-Clotilde insufflait ses bonnes manières à Crotos, son bourrin de mari. Certes, ce dernier était beau comme un dieu, hélas, son QI se situait entre celui du mouton et de l’oursin. La partie équine de Marie-Clotilde était svelte et arborait un crin blond cendré en harmonie avec le corps blanc et musculeux de cette rosse de Crotos.

Ensemble, ils vivaient dans un vaste ranch avec tout le faste lié à la fonction de diplomate de Marie-Clotilde. Bien qu’il eût la charge d’éducation de leur bébé Hercule, Crotos ne pensait qu’à jouer au ballon et à se mettre rond avec sa bande de compagnons. Jusqu’au jour où Marie-Clotilde fut appelée à s’établir au Pays du Soleil levant. Elle n’eut aucune peine à s’adapter, mais pour son ongulé de Crotos, ce fut plus laborieux. Imaginez un footeux pas très fute-fute perdu parmi les codes et les traditions séculaires d’un peuple fier.

Sans sa nuée de nounous, Crotos ne pouvait plus compter que sur lui-même et on lui mit Hercule sur les bras. Un peu perdu, Crotos faisait ce qu’il pouvait pour protéger son fiston. Jusqu’au jour où, surpris par la couleur dorée du petit blond, mi-garçon, mi-canasson, un jeune Nippon se moqua de son rejeton: «Si jaune et déjà poney!». Là, Crotos se montra digne dans son rôle de père et sans sourciller, l’étalon-patron réprima sévèrement le vilain petit Soleil levant: «Si tu continues, je te les coupe et tu finiras dans des lasagnes comme un vieil hongre gris.» Ça, c’est dit.

Rois de l’élégance

Autant commencer par le plus important: il faut accorder une grande importance au choix de l’emplacement et à la qualité du sol si vous souhaitez apprécier longtemps la beauté des érables du Japon. Quand cette étape est trop vite expédiée, vous aurez plutôt affaire aux misérables du Japon. En effet, ces feuillus aux fines et élégantes ramures et aux troncs tortueux et musculeux sont des sensibles des pieds. Bien ferrés, ce sont de vraies bêtes de course, vigoureux et jamais malades. A l’inverse, lorsque l’accueil dans votre terre est bâclé, ces vieilles carnes ne vous donneront rien de bon. Alors qui sont ces passionnants arbustes venus de l’Extrême-Orient? Originaires des zones géographiques proches des îles du Japon, ces cousins éloignés des érables planes et sycomores se déclinent en trois espèces principales, distinctes bien que similaires: Acer japonicum, A. palmatum et A. shirasawanum. Leurs feuillages sont légèrement différents, raison pour laquelle les botanistes nous compliquent la vie. Passons.

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