Masticage. Ça bataille au sujet des plaies de taille

La nature est bien faite, c’est un fait. Sauf quand les hommes s’y mettent. Et ça commence souvent au Café du Commerce. Là, ces champions enquillent tellement de ballons que leurs conversations tournent en rond. Enracinés au comptoir, ils élaborent de fumeuses théories sur le foot, les bagnoles pour finir dans d’héroïques souvenirs d’armée et de foires. Et vu qu’ils ont passé plus de temps à picoler sous les drapeaux qu’à se battre en héros, on peut aisément parler d’armée d’éther. Passons. Ces demi-dieux donc, ont la parole facile et pensent avoir raison sur tout.

Au fil des heures, ils glissent gentiment vers ce dialecte de bar que seuls ces poivrots sont en mesure de comprendre. En effet, ils sont capables de tous brailler en même temps sans vraiment écouter ce que l’autre éructe. La sommelière remarque vite quand ces idiots commencent à diluer les syllabes ou à oublier des mots dans leur futile babillage. Avec la bienveillance d’une mère, elle les invite alors à mettre de l’eau dans leur verre.

A demi-conscients, ils font la sourde oreille et juste avant de piquer du nez, leur conversation s’arrondit entre hoquets et profondes respirations. Bref, c’est à ce moment-là que Momo choisit d’aborder le sujet qui fâche: «Faut-il, oui ou non, recouvrir les plaies de taille?» Hips.

Principes de base

C’est la bonne époque pour sortir au jardin et tailler les arbres. En effet, le sol est ressuyé et la végétation est encore au repos. Mais avant de parler du masticage (ou non) des plaies de coupe, voici quelques conseils pour bien commencer la taille (à jeun, il va de soi). Primo, équipez-vous d’une petite scie, d’un élagueur et d’un sécateur. Cet outillage doit être propre et affûté.

A ce sujet, sachez qu’il existe désormais un spray pour nettoyer aisément la sève et un outil multifonctions pour aiguiser, affiler et régler la lame de votre sécateur fétiche. Secundo, observez bien le sujet et réfléchissez avant de vous mettre au travail: pour un arbre fruitier, l’objectif est de récolter des fruits sains et parfois de contenir son développement.

S’il s’agit d’un arbuste à fleurs, le but est qu’il fleurisse harmonieusement et que sa forme convienne à vos envies. Ici, il convient de ficher la paix aux arbustes à floraison printanière (lilas, forsythias, cerisiers du Japon), ceux-ci seront taillés après leur moment de gloire. Tertio, repérez les très vieilles branches ou les superpositions de rameaux qui ombrent ceux du dessous et élaguez-les à la base d’un embranchement chez les fruitiers, ou au plus près du sol chez les arbustes à floraison estivale.

Veillez à ne tailler qu’un tiers des branches et à ne couper des éléments que de 5 cm de diamètre maximum, sinon vous risquez de choquer la physiologie du végétal, un peu comme une amputation… Ainsi, ce rajeunissement sera bien toléré si vous l’effectuez quand il est nécessaire.