Aide sociale. Les cantons veulent soutenir les jeunes vivant dans la précarité
Les cantons entendent améliorer la situation des enfants et des jeunes vivant dans la pauvreté. Une nouvelle scientifique montre que les prestations d’aide actuelles sont insuffisantes et qu’il existe des lacunes dans la couverture du minimum vital.
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ATS
17 octobre 2024 à 09:15, mis à jour le 21 octobre 2024 à 09:21
En 2022, près de 76’000 enfants et jeunes étaient soutenus par l’aide sociale ordinaire, ont rappelé jeudi la Conférence des directeurs et directrices cantonaux des affaires sociales (CDAS), la Conférence suisse des institutions d’aide sociale (CSIAS) et l’Initiative des villes pour la politique sociale. Le taux d’aide sociale chez les moins de 18 ans s’élevait à 4,8%, ce qui représente la valeur la plus élevée parmi toutes les classes d’âge.
Une étude commandée par les trois organismes montre qu’il est nécessaire d’agir au niveau du montant et de la conception des prestations d’aide sociale.
Les enfants de familles bénéficiaires de l’aide sociale subissent souvent des restrictions, notamment en matière de participation sociale et d’accès aux offres de soutien scolaire. Leurs possibilités de formation s’en trouvent réduites. L’étude recommande d’améliorer l’aide personnelle, comme le conseil et l’accompagnement.
Le rapport montre aussi qu’il existe des lacunes au niveau de la couverture du minimum vital: les prestations d’aide sociale actuelles destinées aux enfants ne suffisent parfois pas pour leur assurer un niveau de vie décent.
Aide en fonction de l’âge
Le montant du forfait pour l’entretien augmente trop peu pour chaque enfant supplémentaire d’un ménage, de sorte qu’il est trop bas, surtout pour les familles nombreuses. De plus, les normes CSIAS prévoient les mêmes prestations d’aide pour les enfants en bas âge que pour les jeunes - contrairement aux prestations complémentaires échelonnées en fonction de l’âge. Pour l’aide sociale, l’étude propose donc d’introduire également des prestations en fonction de l’âge.
De plus, la pratique en matière de versement de prestations circonstancielles (PCi) spécifiques aux enfants, destinées à couvrir des besoins particuliers – par exemple des cours de musique ou des activités sportives – varie fortement selon les services sociaux.
Variations problématiques
Ces PCi d’encouragement ont une grande importance pour le bien-être de l’enfant, remarque le vice-président de la CDAS Christoph Amstad. Il est donc problématique qu’elles varient autant d’une commune à l’autre.
La CDAS a chargé la CSIAS d’examiner plusieurs mesures afin d’améliorer la situation. Ces deux organismes et l’Initiative des villes pour la politique sociale sont conscients que l’application des propositions formulées dans l’étude entraînerait une hausse des coûts dans l’aide sociale. Ils accordent toutefois davantage d’importance à la mise en oeuvre des droits de l’enfant, au bien-être des enfants et à la couverture adéquate de leurs besoins spécifiques.