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Art indigène. Un festival pour écouter les «voix indigènes» du Grand Nord à Berne

Donner la parole à la diversité des «voix indigènes» du cercle polaire: c’est la volonté du festival «Arctic Voices» à Berne. Films, podiums et ateliers artistiques abordent les questions d’identité et de réchauffement climatique jusqu’au 22 octobre.

Le festival Arctic Voices à Berne donne la parole aux indigènes du Grand Nord.Arctic Voices/Nimal Bourloud

ATS

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16 octobre 2024 à 09:41, mis à jour le 21 octobre 2024 à 09:22

Temps de lecture : 2 min

«Notre représentation des personnes indigènes est fortement influencée par la culture occidentale, par l’industrie du cinéma. Nous voulions offrir une plateforme à des voix qui n’ont pas été entendues pendant longtemps», explique Nimal Bourloud à Keystone-ATS.

Membre de l’équipe de coordination du festival, l’anthropologue de formation met en avant le besoin «d’écouter» ce que ces voix ont à dire sur elles-mêmes et sur leur histoire. Le programme de cette première édition, qui a débuté fin septembre, est riche en projections de films, podiums de discussions, visites guidées au Museum for contemporary circumpolar art de Berne (MCCA), concerts et ateliers.

Le festival se concentre sur des créations indigènes contemporaines dans tous ces domaines. Les artistes invités viennent de Laponie (Sampi) et d'Europe du Nord arctique, de Kalaallit Nunaat (Groenland), du Canada, d’Alaska et de Russie.

Entre autres, le film «Let the river flow», qui se penche sur l’identité samie et le racisme de la société norvégienne, sera projeté mercredi soir. L’artiste visuelle canadienne et mongolienne Alisi Telengut proposera elle des ateliers artistiques participatifs et gratuits.

Ecologie et injustices

Des thèmes comme l’écologie, le changement climatique ou les injustices subies pendant des siècles par les peuples indigènes sont au centre des manifestations.

Les générations actuelles doivent connaître ce passé, qui est longtemps resté caché, pour mieux faire face aux défis du présent et travailler pour le futur, résume Martha Cerny, directrice du MCCA, qui participe au projet en collaboration avec plusieurs autres organisations.

Liens avec la Suisse

Les liens avec la Suisse sont multiples, précise encore Jana Lamatsch, coordinatrice du festival. Il suffit de penser aux sombres chapitres des mesures d’internement administratif qui ont eu cours ou aux placements forcés d’enfants en Suisse, et qui font écho aux placements et enlèvements d’enfants autochtones au Canada, par exemple.

La Suisse, comme le Grand Nord, doit faire face au réchauffement climatique, à la fonte des glaciers. C’est aussi un pays où la recherche climatique est à la pointe. Il faut que les gens en prennent conscience, conclut Natascha Cerny Ehtesham, codirectrice du musée.

www.arcticvoices.ch