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Guerre en Ukraine, deux ans déjà

Deux ans de guerre. Victoria et sa famille, un rayon de soleil venu de Soumy en Ukraine

Victoria Kalashnykova a fui l’Ukraine pour la Gruyère en 2022. La trentenaire, maman d’une petite fille, s’est intégrée par le chant, le fitness et la plume.

Victoria Kalashnykova se rend régulièrement à la bibliothèque de Bulle pour se documenter sur la vie de la région et emprunter des livres. © Jean-Baptiste Morel

Maude Bonvin

Maude Bonvin

23 février 2024 à 12:05

Temps de lecture : 1 min

La cuchaule, la Fête-Dieu et le dzaquillon. Elle les a déjà expérimentés. A Grandvillard, Victoria Kalashnykova a retrouvé une famille. L’Ukrainienne a fui sa ville natale, Soumy, au nord-est du pays, en décembre 2022. La raison? L’enlisement du conflit. «La décision a été très difficile à prendre. C’était soit rester auprès de mon mari, soit sauver mon bébé», se souvient la jeune femme qui était enceinte de 8 mois le 24 février 2022, jour de l’invasion russe. Sa fille est née sous les bombardements, sans eau, chauffage ni électricité. Pas question toutefois, pour la trentenaire, de se lamenter: «Après l’accouchement, j’ai dit à mon compagnon que je souhaitais deux saucissons, deux robes et une voiture», lance-t-elle. La vie doit continuer même si elle passe par l’exil.

Un exil qui dure 5 jours entre rails, routes et hôtels de passage. Victoria Kalashnykova finit par arriver en Gruyère, avec sa fille, sa mère et sa tante. Grâce à des connaissances ukrainiennes, elle avait déjà trouvé un appartement dans le village fribourgeois avant son départ.

Curieuse et volubile, la jeune maman pose beaucoup de questions sur la profession de journaliste et les études en Suisse. C’est presque une interview inversée. Travers professionnel sans doute… La diplômée en lettres exerçait le métier de présentatrice de télé et de radio en Ukraine.

L’intégration par le rire

Ayant étudié le français et l’anglais à l’Université de Soumy, la nouvelle venue s’exprime sans fausse note dans la langue de Molière. Elle fait d’ailleurs partie de la chorale de Grandvillard. «Ne pas pétouiller. Je me rappelle ne pas avoir compris le conseil de notre directrice de chœur», rigole-t-elle. Pour elle, l’intégration passe par le rire. Et ses fous rires résonnent près de l’église où elle habite. Elle salue les habitants et leur dit Au revoir par un joyeux «Tout de bon». Ne lui manque plus que le patois gruérien. «Victoria, c’est notre rayon de soleil», confirme le syndic de la commune, Daniel Raboud.

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