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Vaud

Un cèdre plus que centenaire

La ville d’Yverdon-les-Bains est aux petits soins pour un arbre majestueux à sécuriser


Martine Brocard

Martine Brocard

25 juillet 2023 à 04:01

Patrimoine arboré » La ville d’Yverdon-les-Bains a entamé lundi des travaux de sécurisation d’un cèdre de l’Atlas situé dans le parc d’Entremonts. Cet arbre âgé de plus de 150 ans et considéré comme «remarquable» par le canton, présente un risque pour les usagers du parc.

«Vers le début des années 80, en raison de la chute d’un tilleul, ce cèdre a subi un étêtage et a perdu les trois quarts de sa hauteur», a expliqué Lionel Guichard, responsable des espaces verts de la ville, par téléphone à Keystone-ATS. «Les jardiniers de l’époque ont eu la bonne idée de le conserver, et l’arbre a développé de multiples chandelles qui lui ont donné son aspect atypique et très beau.»

Une quinzaine de câbles

Le cèdre n’ayant pas la capacité de recouvrir ses plaies, une nécrose s’est développée au fil des années, malgré la pose d’une plaque de métal pour protéger le tronc de l’humidité. «Nous avons constaté que cette nécrose descendait très bas, jusqu’au niveau des branches charpentières, et nous craignons que celles-ci ne viennent à s’écraser», poursuit Lionel Guichard.

Les travaux, prévus sur deux jours, consistent à poser un trépied pour soutenir la charpente de l’arbre ainsi que les branches les plus lourdes. «Ce trépied en mélèze, fait sur mesure, a la forme d’un tipi», détaille le chef des espaces verts. «De sa pointe partent les câbles destinés au soutien des branches.» Au total, six branches seront soutenues, et deux à trois câbles sont prévus par branche.

L’imposant dispositif devrait malgré tout se révéler relativement discret. Le trépied s’élève jusqu’à huit mètres de hauteur, alors que les chandelles du cèdre culminent à 15 mètres. Une équipe d’arboristes-grimpeurs est chargée d’installer les supports avec une autogrue.

Des travaux auront aussi lieu au sol en faveur du système racinaire. Un paillis sera notamment posé pour maintenir l’humidité et l’apport en eau, vital pour le végétal.

Des décennies de sursis

Le projet a débuté il y a trois ans. L’un des aspects les plus délicats consistait à estimer le poids des branches charpentières, calculé entre 800 kilos et une tonne. «Comme il s’agit d’un conifère qui garde ses épines toute l’année, il a fallu penser au surpoids dû à la neige, à l’eau et au vent», explique Lionel Guichard.

Le coût total des travaux se monte à environ 70 000 francs. Il est assumé pour moitié par la ville et pour moitié par le canton de Vaud. Avec ces travaux, Yverdon-les-Bains espère pouvoir prolonger de quelques décennies la vie du majestueux végétal.

«Bien sûr qu’il aurait été plus simple de couper cet arbre, concède Lionel Guichard. Mais si l’on prend en compte les services qu’il rend en termes de biodiversité, d’écosystème, de captage du carbone, de lutte contre les îlots de chaleur et du fait que la population y est attachée, les coûts seront amortis après quelques années.»

ats

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