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Vaud

Pas de pause, mais un tempo apaisé

La pétition syndicale demandant un moratoire sur l’éducation numérique a recueilli 2500 signatures

Un élève de 6-7 ans participant à un cours d’éducation numérique «débranchée».

Raphaël Besson

Raphaël Besson

23 décembre 2022 à 02:01

Ecole, frédéric borloz » Dans un univers de plus en plus «tout numérique», la pétition lancée début octobre par des syndicats d’enseignants avait causé une surprise, voire de l’étonnement. Ils demandaient au Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF) et à son nouveau chef Frédéric Borloz (plr) un moratoire sur l’éducation numérique, vaste chantier ouvert par sa prédécesseure Cesla Amarelle (ps).

Passé le délai fixé au 30 novembre et les derniers décomptes, la pétition a finalement recueilli 2500 signatures (1400 internet, 1100 papier) qui ont été déposées mi-décembre au Grand Conseil. Comment juger ce résultat? «Sur le nombre potentiel, on aurait pu espérer plus», reconnaît Gregory Durand, président de la Société pédagogique vaudoise (SPV). «Lors des discussions avec les enseignants, nous avons constaté un peu de découragement, les gens se demandant à quoi bon signer.» Mais le profil des signataires réjouit en revanche les syndicats. «Pour nous, une réelle victoire c’est le profil des gens qui ont signé, soit d’autres professions (pédiatres, psychiatres, psychologues, infirmiers, ingénieurs, juristes) que les seuls enseignants. Nous voulions ouvrir le débat sur les implications générales du numérique. De ce point de vue en tout cas, le but est atteint», estime Gregory Durand.

Etablir un vrai bilan

Si le mot «moratoire» n’apparaît pas dans le communiqué qui a accompagné la remise de la pétition, cela ne signifie pas que cet objectif soit oublié. Faire le bilan implique de mettre sur pause, argumente le président de la SPV. Ce que maintiennent les syndicats comme principale critique, ce sont des évaluations sur l’implémentation du projet, mais pas sur la plus-value pédagogique, avec ses corollaires concernant les enjeux de santé ou de développement durable. Pour les syndicats, la pétition a de toute façon fait bouger les choses. La deuxième phase de l’éducation numérique, qui implique des demandes de crédits de 48 millions de francs au Grand Conseil, aurait été communiquée par le département à dessein. Alors que ces crédits figuraient dans le budget 2023, ils en ont été sortis pour être renvoyés devant la Commission de la formation du législatif cantonal. «Nous avons demandé à être auditionnés par cette commission», précisent les syndicats qui espèrent ainsi une discussion de fond. «Ce n’est pas qu’une question de sous!» lance Gregory Durand qui relève «une attitude ouverte» chez Frédéric Borloz. Le chef de département a assuré que la nouvelle phase de l’éducation numérique allait se dérouler «sur un tempo apaisé».

Pour mémoire, une pétition a été lancée également dans le canton de Fribourg. Elle demande au Conseil d’Etat de modifier sa stratégie puisque le projet apparaît aux yeux du Syndicat des services publics (SSP) comme «fondamentalement inadapté».

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