Vaud. le collectif Objectif climat met la pression

Réchauffement » De la neige au début de l’hiver, et le réchauffement climatique ne serait plus une urgence? D’autant plus si le pouvoir d’achat de chacun diminue devant les hausses des primes maladie ou des loyers? En se réunissant mercredi sur la scène d’un petit théâtre lausannois, le collectif Objectif climat a voulu en quelque sorte ramener sur la table l’enjeu essentiel de la transition énergétique et mettre la pression sur les autorités politiques cantonales, Conseil d’Etat comme Grand Conseil.

Pas moins de 62,7% des Vaudois ont accepté en juin dernier que la protection du climat et de la biodiversité soient inscrites dans leur constitution cantonale, a rappelé Yvonne Winteler, coprésidente d’Alliance climatique. «Il y a donc une volonté populaire, et le Conseil d’Etat l’a compris puisqu’il a annoncé deux semaines plus tard qu’il y aurait un Plan climat 2 au printemps. Maintenant, on sent aussi qu’il y a des oppositions, des résistances aux changements, qu’il y a des acteurs économiques qui ont peur de perdre du chiffre d’affaires, on est donc dans une phase clé», a souligné la responsable.

Nouveau plan ambitieux

C’est pour ces raisons que la trentaine d’associations regroupées au sein d’Objectif climat s’adressent à nouveau aux autorités pour ne pas que l’on oublie l’urgence climatique et qu’elles «entendent les 62,7% des Vaudois qui ont demandé de faire quelque chose», insiste Yvonne Winteler.

La mobilisation de ces activistes va se traduire par une volonté d’interpeller les élus. Dès le 19 décembre, chaque mardi, une délégation des 30 organisations va accueillir les députés de 9 h à 9 h 30 devant le Grand Conseil pour débattre. En outre, le 19 décembre, un rendez-vous est fixé avec l’ensemble des chefs de groupe du parlement pour leur transmettre un message clair, qu’ils résument ainsi: «Membres du Conseil d’Etat, députés de notre parlement, vous avez le devoir de protéger la population. Vous devez prévoir en connaissance de cause. Vous devez écouter les scientifiques pour savoir. Vous devez gouverner.»

Un message très volontariste pour un Plan climat 2 «ambitieux», car l’inquiétude est palpable chez les militants. Ceux-ci ne manquent pas de rappeler que l’actuel Plan climat vaudois, qui prévoit un ensemble de mesures pour réduire de 50 à 60% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, s’est fait moucher par un audit de l’EPFL. L’Ecole polytechnique fédérale considère que ce plan, en l’état, n’entraînera qu’une réduction de 8%, donc loin du compte. Plus anecdotique, mais révélateur aux yeux des activistes: lorsqu’ils sont venus à la rencontre des députés le 10 octobre, les élus PLR et UDC n’ont pas pu participer parce qu’ils étaient invités à manger la chasse, a déploré une Aînée pour le climat.

Des mesures plus énergiques

Après avoir défrayé la chronique dans le monde entier, l’épisode de la piste de ski de Zermatt, préparée à la pelleteuse d’après le dessin du champion olympique Didier Defago, a été qualifié de «compétition climaticide» par Irène Wettstein, de la Marche bleue. L’avocate s’est offusquée qu’aucune sanction n’ait encore été prononcée contre une action commise en dehors du domaine skiable, alors que la justice ne manque pas de s’en prendre à l’activiste Nikoko, condamné pour avoir filmé des militants en train de coller le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur l’esplanade du Château, à Lausanne. Une marche est d’ailleurs prévue le 12 décembre pour accompagner Nikoko à la prison de la Croisée.