Ils sèment les graines de demain

Lausanne » Un grand espace vert a pris place depuis trois ans sur le domaine de Rovéréaz. On y retrouve le Jardin aux 1000 mains de l’Association Rovéréaz, créé en 2016. Ce lieu de permaculture est situé en zone périurbaine, dans les hauts de Lausanne. Avec ses 6000 m2 de potager et de «forêt comestible», ce jardin propose différentes activités ouvertes à toutes et tous. Mais il n’est pas toujours facile d’encadrer ce qui s’y passe. Le 13 février, l’Association Rovéréaz a lancé une campagne participative de financement pour répondre à des difficultés financières et sauver son jardin.

A travers sa mission «cultiver l’avenir ensemble», la structure propose de «construire, pour le monde de demain, une société équitable, conviviale et écoresponsable». Jusqu’au 30 mars, il est possible de parrainer un élément du jardin, par exemple un mètre cube de sol ou un arbre de la forêt, ou encore de donner un coup de pouce de la valeur souhaitée.

Partager, avant tout

«Avec cette campagne, nous souhaitons rappeler au public que le jardin existe», confie Elise Magnenat, coordinatrice de l’Association Rovéréaz. L’occasion aussi de vérifier que le soutien de la population perdure.

Parmi les activités proposées au Jardin aux 1000 mains, on retrouve des chantiers participatifs, gratuits et ouverts à tous les curieux. «Le fait que tout le monde puisse venir nous tient vraiment à cœur, nous partageons de grands moments de convivialité», révèle la coordinatrice.

Des formations pour être initié à la permaculture sont aussi organisées. L’association souhaite fonctionner comme «un catalyseur de nouveaux projets». A l’origine de ce projet, Elise Magnenat ne rate jamais une occasion pour partager sa passion pour la nature et la permaculture: «Nous souhaitons transmettre une façon de faire, inspirer d’autres personnes, et ne surtout pas garder tout ça que pour nous.»

Un outil pédagogique

Le Jardin aux 1000 mains en accueille aussi des petites. Des crèches de Lausanne se rendent sur place une fois par saison. Une aubaine pour sensibiliser les enfants à la nature. «Notre association permet de mettre les mains dans la terre, de toucher un râteau, et pour certains, c’est une première.» Une connexion importante pour la coordinatrice: «Nous souhaitons créer un moment dont les enfants se souviendront plus tard, comme l’on se souvient de notre première cabane, cela permet de semer des graines.»

Médiatrice scientifique à L’Eprouvette, laboratoire public de l’Université de Lausanne, Amélie Dorier est rapidement «tombée amoureuse du projet»: elle l’a rejoint à ses prémices en 2016. En tant que membre, elle a opéré certains changements dans sa vie de tous les jours: «J’essaie d’avoir de la cohérence dans mes actes, je mange le plus localement possible par exemple.»

Pour celle qui a obtenu un master en biologie, le contact avec la nature permet une cohésion sociale entre tous les jardiniers et jardinières. «Le potentiel du lieu est incroyable, le fait de se retrouver dehors et de travailler la terre nous permet de créer du lien avec une multitude de personnes et de partager nos nouvelles visions du monde», relève-t-elle. Fin 2018, près de 2000 mains participaient aux activités du jardin.

Confiante pour la suite

La campagne de financement sert aussi à attirer «de nouvelles mains dans l’association». Les premiers retours du financement participatif sont d’ailleurs «très positifs», selon Elise Magnenat. L’objectif de la récolte est fixé à 20 000 francs. «Cette somme ne fera pas tourner l’association, c’est une aide en plus des fonds plus conventionnels.» Pour fêter la fin de la campagne, un chantier participatif aura lieu le 30 décembre et une «disco-yourte» clôturera la journée.

Le Courrier