Lac Noir. Un trou non signalé dans la glace inquiète

«Beaucoup de gens, dont de nombreuses familles, se baladent sur ce lac lorsque c’est possible. Le problème ici, c’est que ce trou n’est pas du tout signalé. Avec quelques nuits froides, il va rapidement geler à nouveau et ne se verra plus. L’épaisseur de la glace sera alors trop mince pour supporter le poids d’une personne», s’inquiète Stéphane Renevey.

Pour le Gruérien, ce trou rectangulaire a très vraisemblablement été creusé au moyen d’une scie à glace par une personne pratiquant la baignade en eau froide. «Se baigner dans un trou de glace est une expérience magique mais il faut faire les choses correctement. Après la baignade, les lieux doivent être signalés», souligne Stéphane Renevey qui s’est formé à cette pratique en Finlande.

Des piquets en bois ou de simples branches placées à la verticale permettent de signaler la présence d’un trou. «On peut aussi mettre quelques branches de sapins sur les bords. Si de la rubalise est utilisée, il faut ensuite aller la récupérer car sinon ce plastique se retrouve au fond du lac, ou sinon utiliser de la corde naturelle», ajoute le responsable des Givrés de la Gruyère et de Frisauna.

Avec cette démarche, le Gruérien souhaite faire de la prévention: «Comme de plus en plus de personnes pratiquent la baignade en eau de glace, c’est important d’informer pour éviter qu’il y ait des accidents». Pour Stéphane Renevey, le Lac Noir n’est pas l’endroit idéal pour pratiquer ce type de baignade. «Nous préférons aller dans des lieux moins fréquentés et moins accessibles», indique le responsable des Givrés de la Gruyère qui organise chaque année, au mois de mars, des initiations au lac de Lioson (VD).

Quant à la commune de Planfayon, elle indique que ce trou a été créé au bord du lac à un endroit où la profondeur de l’eau est comprise entre 80 et 100 centimètres. «En l’état actuel, le trou dont nous avons connaissance ne présente qu’un faible risque en raison de sa situation à proximité de la rive et de la présence d’un rebord latéral», mentionne Manfred Riedo. «Le risque lié aux trous d’air naturels, qui peuvent également se trouver au milieu du lac, doit être considéré comme plus élevé», précise le chef du service des constructions.

Jusqu’à présent, les bains en eau glacée n’ont été pratiqués que de manière isolée au Lac Noir. Selon la commune, cette activité ne nécessite pas d’autorisation et doit rester possible. Une éventuelle signalisation n’est pour l’heure pas prévue. La commune se réserve toutefois la possibilité «d’étudier des mesures» si cette activité venait à être pratiquée plus fréquemment à l’avenir.

«La personne qui a fait le trou dans la glace pourrait être tenue pour responsable si d’autres personnes, par exemple des promeneurs, en subissent les conséquences», indique encore Manfred Riedo. Les promeneurs doivent aussi faire preuve de prudence. «En règle générale, l’utilisation des lacs gelés se fait aux risques et périls de l’utilisateur, sauf autorisation expresse de l’autorité ou du propriétaire. Cette responsabilité peut être mise en évidence par des panneaux appropriés».

Au Lac Noir, l’épaisseur et la qualité de la glace sont régulièrement évaluées. Actuellement, il n’est pas possible de se promener sur l’étendue d’eau. «En raison des températures élevées et des récentes pluies, la glace a fondu sur une grande surface et n’est pas praticable», indique la commune.