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La folle journée de Thierry Jobin

Fribourg • «La Liberté» a suivi le directeur artistique du Festival international de films de Fribourg. Reportage.

Le directeur artistique devant l’Ancienne Gare, fief du FIFF.Alain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte

Anne Rey-mermet

Anne Rey-mermet

13 mars 2016 à 17:49

  • Une journée du Festival avec son directeur Thierry Jobin Photo Lib/Alain Wicht Fribourg,le 12.3.2016Alain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte
  • Une journée du Festival avec son directeur Thierry Jobin Photo Lib/Alain Wicht Fribourg,le 12.3.2016Alain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte
  • Photo Lib/Alain WichtAlain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte
  • Une journée du Festival avec son directeur Thierry Jobin Le voici avec Sophie Hunger Photo Lib/Alain Wicht Fribourg,le 12.3.2016Alain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte
  • Une journée du Festival avec son directeur Thierry Jobin Photo Lib/Alain Wicht Fribourg,le 12.3.2016Alain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte
  • Une journée du Festival avec son directeur Thierry Jobin Photo Lib/Alain Wicht Fribourg,le 12.3.2016Alain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte
  • Une journée du Festival avec son directeur Thierry Jobin Photo Lib/Alain Wicht Fribourg,le 12.3.2016Alain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte
  • Une journée du Festival avec son directeur Thierry Jobin Photo Lib/Alain Wicht Fribourg,le 12.3.2016Alain Wicht/Alain Wicht/LaLiberte

«Vous allez vraiment suivre Thierry Jobin toute la journée?» Comme un refrain, cette question teintée d’incrédulité revient sans cesse. Serait-ce si dur de se glisser dans les pas du directeur artistique du Festival international de films de Fribourg (FIFF)? C’est que le programme de cette première journée est chargé, bien plus que ne le laisse penser la feuille de route glissée dans la poche de Thierry Jobin par un membre de son équipe. La 30e édition a débuté la veille au théâtre Equilibre avec la projection du film «The Kid» de Chaplin mis en musique par l’Orchestre de chambre de Fribourg. Un début magistral qui a conquis les spectateurs. Et rasséréné, pour un temps, le directeur artistique inquiet.

Après une courte nuit, Thierry Jobin commence sa journée dans son bureau au-dessus de l’Ancienne Gare. «J’ai de la chance, je suis à la fois un oiseau de nuit et un lève-tôt», sourit le directeur. Une combinaison improbable qui lui permet d’assumer les longues journées du festival.

Thé contre la bronchite

Il est dix heures, Thierry Jobin sirote une tasse de thé contre la bronchite pour les enfants, le «secret pour ne pas perdre sa voix», tout en surfant sur les réseaux sociaux. «C’est important pour un directeur artistique de garder le contact avec le public: s’il ne nous suit pas, nous nous faisons virer!» Le contact avec les spectateurs ne se limite pas aux échanges virtuels, comme le montreront les nombreuses rencontres à venir.

C’est parti pour une première tournée. Les projections sont prévues à partir de midi, mais le directeur tient à passer dans les cinémas avant que ceux-ci n’ouvrent leurs portes. «J’aime aller voir si tout se passe bien. Le FIFF compte 300 bénévoles, les problèmes ne remontent pas forcément jusqu’à moi.»

11 h 30, retour à l’Ancienne Gare, quartier général du FIFF. «Le périmètre restreint du festival permet de tout faire à pied», apprécie Thierry Jobin. Alors qu’il discute avec deux traductrices sur la terrasse du café, une fenêtre s’ouvre à l’étage pour le rappeler à l’ordre. C’est l’heure de la réunion éclair avec la directrice administrative, Giovanna Garghentini Python, et le reste de l’équipe. Il est presque temps d’aller à la gare chercher la chanteuse Sophie Hunger, attendue pour une rencontre. Pause repas au Nouveau Monde, transformé en restaurant pendant le FIFF. Il faut reprendre des forces, le marathon ne fait que commencer.

12 h 45, juste le temps d’assister aux premières questions de Varuna Singh, la journaliste qui anime l’entretien avec Sophie Hunger, avant de repartir direction Equilibre pour une nouvelle diffusion du «Kid». Techniciens, musiciens, placeurs, le directeur a un petit mot gentil pour tout le monde. Mauvaise nouvelle: un problème technique retarde la diffusion des clips de Sophie Hunger. Le stress monte d’un cran pour Thierry Jobin, déjà préoccupé par la perspective de présenter le film de Chaplin devant une salle comble.

C’est «liquide à l’intérieur» que le directeur artistique monte sur scène. Une tension, imperceptible côté public, qui se dissipe après quelques mesures de l’OCF. Pas le temps de profiter du spectacle, il faut retourner à l’Ancienne Gare se préparer pour l’émission en direct sur La Télé. Si le directeur visionne des centaines de films avant le FIFF, pendant c’est rare qu’il assiste à plus de quelques minutes de projection.

Emission en direct

16 h 30, Thierry Jobin prend place face à Zelda Chauvet, après un rapide passage sous les pinceaux de la maquilleuse. La journaliste de La Télé déroule le contenu de l’émission tandis que les invités arrivent. Après 45 minutes de direct, la course reprend. Le directeur artistique va animer 1 h 30 de discussion avec Marthe Keller. «J’ai prévu deux boîtes avec des billets sur lesquels figurent des sujets liés à la vie de l’actrice ou à sa carrière. C’est une technique que j’utilisais quand j’étais journaliste. Quand on interviewe quelqu’un avec un tel parcours, difficile de savoir par où commencer.» Naturelle et follement drôle, Marthe Keller ravit le public avec ses anecdotes.

Après un repas sans chichis au Nouveau Monde où Marthe Keller et Thierry Jobin échangent leurs expériences de grands timides, le directeur repart pour présenter le film surprise. Vite, un petit crochet par la salle 5, où un défilé de mode africain déchaîne le public. «C’est dingue, ce qu’on peut faire dans un cinéma!», sourit le directeur. Hop, un discours improvisé sur un coin de meuble et c’est parti pour la séance de minuit. Nouveau détour dans un bar de la ville où est organisée une soirée africaine, avant d’aller retrouver des Nantais du Festival des 3 Continents, qui font chaque année le déplacement avec bourriches d’huîtres et muscadet. La soirée avance, on est déjà dimanche mais la nuit est encore jeune pour le directeur «couche-tard et lève-tôt». I

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