Ça vous a marqué en 2024. Le directeur du CO de La Tour-de-Trême Frédéric Ducrest licencié en janvier
La Direction de la formation lui reproche d’avoir informé ses collaborateurs de la demande de réexamen d’un avertissement dont il a fait l’objet. Directeur de l’établissement depuis 20 ans, il a été renvoyé avec effet immédiat. Récapitulatif de cette histoire.
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Mélina Fritsch
Aujourd’hui à 09:57, mis à jour à 12:04
Temps de lecture : 2 min
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- Cette affaire, qui a remué le Service de l’enseignement obligatoire de langue française (SEnOF), a débuté en novembre 2023. Frédéric Ducrest, directeur du CO de La Tour-de-Trême est d’abord visé par un avertissement. Les remarques concernent notamment sa manière d’utiliser la timbreuse ou encore les amendes infligées aux élèves lors d’oublis de clés. Le canton lui reproche aussi des théories des années 50. Cet avertissement, il compte en demander le réexamen.
- La procédure de licenciement fait grand bruit, jusqu’au Grand conseil. Douze députés de tous bords demandent que le SEnOF soit soumis à un audit externe. Ils parlent d’«un climat de rupture de confiance» et d’un «conflit latent» entre le SEnOF et les voix du terrain. Aussi, «la peur de représailles a réduit au silence ceux qui osent questionner ou critiquer», relèvent les signataires de la démarche.
- Fin janvier, la sanction tombe: Frédéric Ducrest est officiellement licencié. Pourquoi? La Direction de la formation lui reproche d’avoir informé ses collaborateurs de la demande de réexamen d’un avertissement dont il a fait l’objet. L’ancien directeur conteste la décision devant le Tribunal cantonal.
- Jusqu’ici assez silencieuse malgré les nombreuses critiques dirigées à son égard, la Direction de la formation et des affaires culturelles prend finalement la parole. La conseillère d’Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens accepte de livrer quelques éléments dans une interview.
- Entre-temps, la direction est assurée est intérim par Jérôme Maradan et Gonzague Charrière. Le premier est nommé directeur de l’établissement début juin.
- Le recours posé par Frédéric Ducrest au Tribunal cantonal est rejeté et il n’ira pas plus loin. «Il souhaitait surtout retrouver le poste qui le passionnait et faire la lumière sur la légitimité de son licenciement», selon son avocat Me Bertrand Morel.
Soutien des lecteurs
De nombreuses personnes ont exprimé leur désaccord quant au licenciement de l’ancien directeur du CO de La Tour-de-Trême. Elles l’ont fait via les courriers des lecteurs, qui ont été publiés dans le journal.
- «On sait que dans la hiérarchie de ce département règnent d’influents "spécialistes" en science éducative qui lui ont dit que sa conception de la pédagogie était d’un autre temps. Pourtant, dans ce domaine, il a démontré une compréhension que n’ont pas ceux qui ne connaissent rien du terrain», a réagi Robert Ayer, de Rossens.
- «L’école ne sert-elle pas aussi et peut-être surtout à enseigner l’esprit critique, si cher à M. Ducrest? Ces instances ne devraient-elles pas en faire usage et accepter de se remettre en question? Ce licenciement fait peur dans une Suisse qui se targue de sa démocratie participative et de sa tradition du consensus», a écrit Lucie Monney, ancienne élève de Frédéric Ducrest, depuis Bulle.
- «Ce directeur est une personne remarquable, hautement qualifiée, appréciée pour son sens pédagogique et pour son humanité. Il a eu le tort d’ajouter la fermeté à la bienveillance. Tout être sensé dira que les deux sont complémentaires», ont déclaré Raphaël et Anne Peiry, de Marsens.
MF