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Saint-Aubin. «Grâce à ce nouvel abattoir nous produirons plus durablement»

Responsable du projet d’abattoir Micarna sur le site d’Agrico à Saint-Aubin, Lutz von Strauss explique pourquoi cette nouvelle infrastructure est indispensable

Interview de Lutz von Strauss, responsable chez Micarna au sujet du projet d'abattoir à St-AubinJean-Baptiste Morel

Natasha Hathaway

Natasha Hathaway

25 octobre 2023 à 01:25

Temps de lecture : 1 min

Broye » Boucher de profession, Lutz von Strauss est responsable du projet d’abattoir de volailles Micarna prévu sur le site d’Agrico à Saint-Aubin. Une parcelle de 9,5 hectares vendue par le canton de Fribourg à la filiale Migros au début du mois pour 21 millions de francs. Œuvrant depuis 20 ans au sein de la direction de Micarna, Lutz von Strauss revient sur les raisons du futur déménagement à Saint-Aubin de l’abattoir installé à Courtepin depuis les années 1960 et employant 500 personnes. Une infrastructure dont les nuisances, notamment celles liées au trafic, inquiètent les riverains (lire ci-dessous). Son arrivée a également été contestée à plusieurs reprises par des associations écologiques dénonçant l’abattage de 30 millions de poulets par an sur un campus promu comme un site agroalimentaire pionnier en termes de durabilité.

Pourquoi est-il essentiel pour Micarna de construire un nouvel abattoir?

Lutz von Strauss: L’abattoir de Courtepin date de 1962, il est arrivé en fin de vie, il n’est pas possible de l’assainir et son efficience énergétique est très mauvaise. De plus, il n’est plus adapté au marché actuel. Celui-ci a beaucoup changé depuis les années 60, les gens achetaient alors des poulets entiers congelés ce qui n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Les clients préfèrent les morceaux découpés et la gamme de produits est bien plus vaste maintenant. Il faut savoir que la construction de l’abattoir de Courtepin remonte à l’époque où Gottlieb Duttweiler, le fondateur de Migros, avait décidé de démocratiser le poulet. Il a donc créé une chaîne de production de valeur du poulet constituant toujours la base de notre activité. Elle démarre avec des poules reproductrices en Valais, leurs œufs sont ensuite incubés à Avenches puis les poussins sont distribués à nos producteurs dans toute la Suisse afin d’être engraissés. Micarna travaille avec 175 producteurs dans le canton de Fribourg et 51 dans la Broye intercantonale. Les poulets sont finalement livrés à l’abattoir de Courtepin.

Justement, le bal des camions de livraison inquiète les riverains à Saint-Aubin. A titre de comparaison, qu’en est-il actuellement du trafic à Courtepin généré par l’abattoir?

Les 500 employés sont répartis en deux équipes et un peu plus de la moitié d’entre eux arrivent en voiture, les autres en transports publics. Nous allons les encourager à covoiturer lorsqu’ils seront à Saint-Aubin et Agrico planche sur un concept de mobilité. Quant aux camions de livraison, il y en aura deux par heure mais ceux-ci ne traverseront pas le village, ils emprunteront la route passant à l’arrière du campus, le reliant à l’autoroute par Domdidier. Aujourd’hui, il n’y a pas de bouchon à Courtepin et ce sont 1300 collaborateurs qui sont employés dans les différentes activités de Micarna. De plus, l’autoroute est plus proche d’Agrico qu’elle ne l’est de Courtepin.

D’accord, les habitants seront peut-être peu touchés par l’augmentation de trafic, mais qu’ont-ils à gagner à voir Micarna arriver sur leur commune?

Nous sommes un partenaire fiable pour la commune et pour Agrico avec lesquels nous pouvons prévoir des projets sur le long terme, notre entreprise est forte de 60 ans de succès. Notre venue permet, entre autres, de faire avancer le projet de la STEP intercommunale et de diminuer l’apport financier des communes. La venue d’un gros utilisateur bénéficie aux plus petits.

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