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«Des opportunités à chaque coin de rue»

Depuis Romont, Juliane Butty, 29 ans, fait partie de l’équipe directrice d’une start-up d’Amérique latine

Juliane Butty fait partie de l'équipe directrice de Platzi, une start-up qui promeut l'éducation dans le secteur numérique en Amérique latine, grâce à une plateforme en ligne. Photo Lib/Alain Wicht, Romont, le 27.12.2021Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

Zoé Lüthi

Zoé Lüthi

3 janvier 2022 à 07:39

Portrait » Entre l’Amérique latine et les Préalpes fribourgeoises, Juliane Butty ne choisit plus. A 29 ans, la Glânoise fait partie de l’équipe directrice de Platzi, une start-up qui propose aux hispanophones de se former en ligne aux métiers du numérique. Curieuse, énergique et débrouillarde, la jeune femme sait tirer profit de toutes les possibilités, tournant même la crise sanitaire en une opportunité pour réorganiser sa vie.

Et ce n’est pas nouveau! A 17 ans, Juliane Butty choisit d’aller étudier l’anglais en Afrique du Sud. Alors que la plupart préfèrent aller en Angleterre ou aux Etats-Unis, elle est déjà passionnée par les marchés émergents. «La croissance de ces pays m’a toujours fascinée», se souvient-elle. Au terme de ses cours, elle fait trois mois de volontariat dans un orphelinat, où elle donne à son tour des leçons d’anglais et de français.

«Je vivais dans ma valise dix mois par année.»
Juliane Butty

A son retour en Suisse, la voilà un peu perdue. Touche-à-tout, elle a du mal à choisir. Biologie? Sport? Sciences criminelles? C’est finalement un conseiller d’orientation qui lui suggère le management, partant du principe que tous les secteurs ont besoin de cette branche. Juliane Butty choisit alors d’intégrer un cursus en trois langues à la Haute Ecole de gestion, à Fribourg. «Le grand avantage, c’était le semestre à l’étranger qui était proposé!» avoue-t-elle en riant.

Le moment venu, elle part à São Paulo, au Brésil. «J’ai adoré le chaos de cette société en construction, qui génère bien sûr beaucoup de pauvreté mais aussi des opportunités à chaque coin de rue pour trouver des solutions à tout», raconte-t-elle, rêveuse. Ce recours à l’entreprenariat local innovant la marque encore maintenant.

En 2016, une fois son bachelor terminé, elle contacte Alisée de Tonnac. C’est en l’interrogeant pour le journal de l’université qu’elle avait rencontré la CEO de Seedstars, une entreprise qui aide les start-up de pays émergents à se développer. Bingo: Juliane est embauchée et devient la figure de proue de cette société en Amérique du Sud. Pendant six ans, elle parcourt le continent pour conseiller les fondateurs d’entreprises prometteuses. «Je vivais dans ma valise dix mois par année», explique-t-elle.

Coupée dans son élan

Ce qui en lasserait d’autres l’enthousiasme. Lorsqu’elle quitte Seedstars pour rejoindre Platzi, elle négocie pour pouvoir garder cette mobilité plutôt que de devoir choisir un des trois bureaux de l’entreprise. Hélas, elle n’a pas le temps d’en profiter, puisque trois mois après le début de son contrat, la pandémie commence. Juliane est alors en visite à Romont. Elle y pose donc ses valises indéfiniment. «Je ne voulais pas voyager en exposant des gens au Covid-19 dans des pays où les lits d’hôpitaux sont moins nombreux», souligne-t-elle.

En télétravail depuis la Glâne, elle jongle depuis entre les fuseaux horaires et redécouvre une vie un peu moins nomade. Dans sa bouche, c’est le mot «challenge» qui revient le plus. Et mine de rien, cette installation en est un aussi. «C’est difficile pour moi de rester à un seul endroit», confie Juliane. Mais c’est l’occasion de resserrer les liens avec ses amis de jeunesse, eux aussi revenus dans le canton, et de profiter de ce que la Suisse a à offrir en matière de nature et de sécurité. Juliane trouve toujours le bon côté des choses.

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