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Canton

Les urgences pendant la nuit, c’est fini

Les urgences de nuit à l’hôpital de Tavel ne rouvriront pas. Le service sera transformé en permanence


 Nicolas Maradan

Nicolas Maradan

1 juin 2021 à 04:01

Singine » Fermées depuis le début de la pandémie de Covid en mars 2020, les urgences de nuit du site de Tavel de l’Hôpital fribourgeois (HFR) ne rouvriront pas leurs portes. La nouvelle a été annoncée hier. Les explications de Marc Devaud, directeur général de l’HFR.

Vous aviez promis que les urgences de Tavel seraient à nouveau ouvertes entre 22 h et 8 h. Pourquoi ne pas tenir votre promesse?

Marc Devaud: Tout simplement parce que nous n’avons pas trouvé le personnel nécessaire. Nous avons d’ailleurs montré aux représentants des médecins de la Singine, au préfet ainsi qu’à certains syndics toutes les démarches que nous avons entreprises pour trouver des collaborateurs. Mais c’est très difficile. Pour cet été, nous en sommes même arrivés à un point où cette pénurie allait mettre en péril l’exploitation du site tout entier. Pour les urgences, il y a des gens qui sont intéressés, mais ils ne veulent pas travailler pendant la nuit. Aujourd’hui, nous devons donc prendre notre courage à deux mains et dire que ce n’est pas possible, même si nous avons tout essayé. Dans le cadre de la Stratégie 2030, nous avons d’ailleurs toujours dit que les urgences de Tavel seraient à terme vouées à être transformées en permanence. Mais nous pensions que nous avions encore quelques années devant nous afin de faire en sorte de pouvoir accueillir tous les types de cas sur le site de Fribourg en allemand.

Vous annoncez la transformation des urgences de Tavel en une permanence. Qu’est-ce que cela signifie exactement?

Cela ne change pas grand-chose à part les horaires. Les prestations restent les mêmes, sauf qu’elles n’ont pas lieu durant la nuit. Nous parlons d’urgences quand il y a une ouverture 24 h sur 24 (les spécialistes parlent de tous les types d’urgences vitales à simples). Et quand les horaires sont limités et pour des cas simples ou moins graves, nous parlons de permanence. Il faut aussi dire que cette transformation aura des avantages pour le patient, car nous allons pouvoir renforcer cette permanence en augmentant le nombre de médecins, avec moins de médecins assistants et davantage de médecins expérimentés. Cela correspond également à notre volonté de renforcer les prestations ambulatoires sur les différents sites.

Concrètement, que doit faire un Singinois qui se casse la jambe ou ressent de fortes douleurs thoraciques, par exemple?

Si une personne souffre de fortes douleurs thoraciques, elle doit directement appeler le 144. Concernant une jambe cassée, cela dépend. Si le patient a un doute, il peut venir à la permanence de Tavel et y faire des radios. En revanche, s’il y a clairement une fracture, il faut directement aller à Fribourg. Par contre, les consultations postopératoires pourraient se faire à Tavel. Et beaucoup de prestations pourront être fournies à la permanence, par exemple soigner une coupure à la main ou une épaule déboîtée.

Votre décision ne donne-t-elle pas du grain à moudre aux partisans de l’initiative cantonale défendant des urgences de proximité 24 h sur 24, qui est en passe d’aboutir?

Evidemment, les gens qui ne sont pas contents vont se rabattre sur cette initiative. Mais cela ne va pas résoudre le problème, bien au contraire. Encore une fois, je peux montrer toutes les démarches que nous avons entreprises pour trouver du personnel, et cela sans succès. C’est la réalité du marché. Il faut aussi se rendre compte qu’avant, au moment où il y avait encore de la chirurgie et de l’orthopédie à Tavel, les urgences n’accueillaient en moyenne que deux patients par nuit. Dans ces conditions, il est difficile d’être suffisamment attractif pour pouvoir recruter du personnel. Les initiants peuvent demander ce qu’ils veulent, mais il faut que ce soit réalisable.

Dans le cadre de la Stratégie 2030 de l’HFR, vous avez fait d’autres promesses, comme celle de ne pas abandonner les régions. Allez-vous les tenir?

Nous maintenons nos objectifs et avons toujours dit que nous voulions développer les prestations ambulatoires avec des spécialistes à disposition dans les régions. La création des centres de santé est en cours. Nous avons notamment commencé le projet en discussion avec les trois préfets des districts du Sud. Nous allons communiquer à ce sujet aux alentours de la mi-juin.

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