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Canton

Vuisternens-devant-Romont. les riverains de la route de Villaraboud n’en peuvent plus

A Vuisternens-devant-Romont, un collectif de bordiers a relancé la question de la route de Villaraboud

N’étant pas censées être aussi fréquentées, les routes et les infrastructures sont abîmées.

 Rémi Alt

Rémi Alt

13 mai 2023 à 04:01

Glâne » Non, ce n’est pas la première fois que la route de Villaraboud, à Vuisternens-devant-Romont, fait couler de l’encre. Chargée d’histoire et de décisions politiques, la question d’une route de contournement pour éviter aux poids lourds et autres convois agricoles d’abîmer le chemin et de déranger les riverains revient une fois encore sur le devant de la scène. Une lettre rédigée par un groupe de bordiers a été envoyée aux trois Conseils communaux de Vuisternens-devant-Romont, de Romont et de Siviriez, à la Préfecture de la Glâne ainsi qu’au Conseil d’Etat et plus particulièrement à Jean-François Steiert, directeur du Développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement (DIME).

Entre vitesse excessive, dangers pour les piétons, fortes nuisances sonores ou encore détérioration des bâtiments et des terrains privés, ce sont plus de dix plaintes qui sont listées dans ce courrier que s’est procuré La Liberté. «Conclusion, dès aujourd’hui nous n’acceptons plus de mettre nos propriétés à disposition des usagers de ces routes», peut-on y lire. La lettre mentionne encore qu’ainsi les «propriétés seront clairement définies par la pose de clôtures. Ce qui va probablement fortement entraver la circulation.»

Une route communale

Pour Jean-Claude Morand, habitant du quartier concerné, l’affaire dépasse le cadre de la commune. «La route est communale, pas cantonale. Mais nous estimons que le canton est également concerné, étant donné que c’est toute une partie de la Glâne qui est touchée par cette route», souligne-t-il. Ainsi, le riverain attend une réaction rapide des autorités compétentes. C’est pour s’en assurer que les signataires ont clôturé leurs propriétés. «La circulation en devient encore plus compliquée qu’avant, mais c’est un moyen de pression légitime et qui ne peut pas nous être reproché», insiste Jean-Claude Morand.

«Ça me ronge! Cela fait vingt ans que ce sujet pose problème.» Plus de dix ans après, l’ancien député Dominique Butty a toujours de la peine à accepter la façon dont les choses se sont déroulées en 2012, lorsqu’il s’était lui-même penché sur la question d’une route de contournement de Vuisternens-devant-Romont, la route du Mulet. L’ex-syndic Gérard Moënnat avait également été confronté à la question: «Je lui ai parlé de cette route au début de son mandat de syndic», se souvient Dominique Butty, désormais conseiller communal à Vuisternens-devant-Romont. «Aujourd’hui, il n’y a toujours rien qui a été effectué.»

Même constat pour Jacques Dumas, actuel syndic de la commune glânoise. «A l’époque, il n’y avait pas autant de trafic qu’aujourd’hui, appuie-t-il. Nous nous sommes déjà entretenus avec la commune de Siviriez afin de faire un courrier commun pour les services cantonaux.» En 2017, le Conseil communal de Vuisternens-devant-Romont était en passe de trouver une solution de route de contournement. «Le projet n’avait pas pu aboutir, car un propriétaire terrien avait des exigences bien trop élevées en matière de compensation», déplore Jacques Dumas.

Aujourd’hui, les poids lourds semblent être le centre névralgique de la problématique. «Comme c’est une route de liaison entre deux routes cantonales, il faut pouvoir proposer une solution pour les camions», indique Jacques Dumas. Ce dernier fait partie des premiers concernés, puisqu’il est lui aussi riverain de la route de Villaraboud. Il rappelle que la commune avait déjà demandé une étude à un bureau d’ingénieur, mais «qu’il n’y avait aucune solution adaptée».

Réunir pour résoudre

Jean-Claude Morand, pour sa part, ne voit qu’une issue au litige. «Concrètement, on ne peut pas modifier la route actuelle, certains passages entre deux maisons sont trop étroits. Il faudrait déterminer un nouveau tracé.» Le préfet de la Glâne, Willy Schorderet, estime quant à lui que des solutions peuvent être trouvées en ouvrant une discussion. «J’ai l’impression que tout le monde est d’accord sur un point: il faut limiter le passage sur cette route, que ce soit au niveau du nombre de voitures ou du passage des camions.» Selon lui, les mesures pour réguler la circulation à la route de Villaraboud se répercuteraient sur la voie cantonale. «Ce ne serait pas un problème», lance-t-il avant de s’expliquer: «La route cantonale a tout à fait la capacité d’absorber cet impact au niveau du trafic.»

Le préfet a pour intention de réunir les différents acteurs autour de la table. «Je suis plutôt content qu’un groupe de citoyens ait écrit, qui plus est avec une documentation étayée. Même si elle n’est pas directement concernée, la préfecture pourra coordonner les choses entre les communes, le Service des ponts et chaussées ainsi que des représentants des signataires du courrier.» Contactée, la DIME a confirmé la réception de la lettre du collectif des riverains. «Les services compétents examinent les faits décrits et enverront une réponse au collectif», a indiqué Guido Balmer, porte-parole de la DIME. Il n’en dira pas davantage sur ce dossier pour l’instant.

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