Les apprentis font face aux crises
Vendredi, plus de deux mille apprentis ont reçu leur diplôme devant leurs proches à Forum Fribourg.
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Mateus Carvalho
16 juillet 2022 à 04:01
Formation » Enfin diplômés! Après plusieurs années de formation, les apprentis ont pu enfin brandir leur sésame vendredi. Lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Forum Fribourg de 8 h 30 jusque dans la soirée, quelque 2380 diplômés fribourgeois ont reçu leur CFC (certificat fédéral de capacité), leur AFP (attestation fédérale de formation professionnelle) ou encore leur maturité professionnelle.
La volée 2022 détonne des précédentes et des prochaines. Les lauréats ont en effet débuté leur formation quand le Covid, l’inflation et la guerre en Ukraine étaient loin d’être des sujets d’actualité. Ces événements ne semblent pas avoir influencé leur succès. Les taux de réussite des candidats à l’AFP et au CFC sont respectivement de 91,6% et 89%. Le taux de réussite des candidats à la maturité fédérale est, quant à lui, de 97,3%. «Un résultat remarquable et largement supérieur à la moyenne suisse», se réjouissait vendredi Christophe Nydegger, chef du Service de la formation professionnelle. Désormais, une partie de ces lauréats va devoir s’insérer de manière définitive dans le monde du travail. Christophe Nydegger partage sa vision sur le parcours et l’avenir de ces diplômés.
Plus de deux mille apprentis ont reçu leur diplôme après un cursus marqué par la pandémie. Cela n’a-t-il pas trop influencé leur formation?
La plupart des apprentis ont bien vécu la crise.
Christophe Nydegger
Christophe Nydegger: Il n’y a pas eu d’impact sur la formation professionnelle en elle-même, en matière de diminution de places d’apprentissage. Les apprentis ont finalement eu des examens comme ceux des années précédentes. Ils ont eu, certes, une formation un peu différente avec des cours à distance, mais cela leur a permis d’avoir une expérience en plus, celle de s’adapter à de grands imprévus. Ce que l’on constate aussi, c’est que la plupart des apprentis ont bien vécu la crise, par contre ceux qui avaient déjà des difficultés avant la pandémie ont continué de les avoir. C’est surtout cette population qui a été touchée.
En raison de l’inflation, certains secteurs de l’industrie sont particulièrement touchés. N’est-ce pas le début d’une nouvelle crise?
Ces crises sont en tout cas bien différentes l’une de l’autre. La pandémie était une crise sanitaire. Il a fallu s’adapter, mais l’économie a été résiliente. En raison du semi-confinement, des restaurants ont, par exemple, dû fermer temporairement mais les patrons ont quand même continué à faire le suivi des apprentis. Ces derniers ont également pu bénéficier des RHT, et cela a encouragé leurs patrons à les garder. En revanche, si l’économie avait lâché, on peut faire ce qu’on veut, nous n’aurions plus eu de contrat, plus d’élèves. Par la suite, il va falloir voir si l’économie va subir fortement l’inflation.
Les diplômés de 2022 connaîtront-ils des difficultés pour s’insérer dans le monde du travail?
La situation est actuellement stable, mais il faut bien évidemment la surveiller. J’en ai discuté avec la Fédération fribourgeoise des entrepreneurs et, pour l’instant, elle ne constate pas encore de ralentissement des demandes d’emploi.
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