L’écrivain fribourgeois le plus vendu
Né en 1844, Victor Tissot a connu un succès retentissant à Paris. Un mémoire éclaire son parcours
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Maud Tornare
23 avril 2022 à 04:01
Histoire » A Bulle, sa tombe et une rue portant son nom viennent rappeler qu’il a été le fondateur du Musée gruérien. Né à Fribourg en 1844, Victor Tissot légua, à sa mort en 1917, toute sa fortune à la ville (1,5 million de francs) pour la création du musée et de la bibliothèque. Issu d’une famille bourgeoise et catholique, cet écrivain et journaliste du XIXe siècle a connu un parcours hors du commun entre l’Allemagne, l’Autriche, la France et la Suisse.
«Il est sans doute le Fribourgeois qui a vendu le plus de livres jusqu’à aujourd’hui. Pourtant, peu de gens se souviennent encore de Victor Tissot», constate Aurel Dewarrat. A l’Ecole normale supérieure de Paris, le Marlinois de 26 ans a consacré son travail de mémoire de master en histoire globale à cette personnalité fribourgeoise.
Pamphlet anti-allemand
Ses recherches donnent un nouvel éclairage sur la trajectoire européenne de l’écrivain fribourgeois. Car avant de devenir «le bienfaiteur de Bulle», Victor Tissot a connu un succès retentissant dans le Paris de la Belle Epoque. A l’âge de 31 ans, le jeune auteur, alors totalement inconnu, publie en 1875 Voyage au pays des milliards, un pamphlet contre l’Allemagne qui lancera sa carrière dans les lettres parisiennes. L’ouvrage, qui connaît un succès immédiat, paraît quelques années seulement après la défaite de la France à l’issue de la guerre franco-allemande de 1870.Le livre sera réédité une cinquantaine de fois en quinze ans et connaîtra deux suites. «Les trois tomes ont été vendus à plus de 100 000 exemplaires. C’est très rare à cette époque. Baudelaire et Zola vendaient moins de livres», rappelle Aurel Dewarrat.
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