Logo

Guerre en Ukraine, deux ans déjà

Ukrainiens à Fribourg. «Ils se rendent compte qu’ils vont être là de manière durable»

Deux ans après le début de l’invasion de leur pays, 2600 Ukrainiens sont toujours réfugiés dans le canton de Fribourg. Un accueil qui est entré dans une nouvelle phase, celle de l’intégration. Interview de Jean-Claude Simonet, chef du Service cantonal de l’action sociale.

Le nombre d’arrivées de réfugiés ukrainiens dépend aussi de conditions saisonnières, l’hiver étant particulièrement rude dans les zones de combat (photo prétexte). © Jean-Baptiste Morel

Nicolas Maradan

Nicolas Maradan

23 février 2024 à 10:35

Temps de lecture : 1 min

Le 24 février 2022 commençait l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ce qui a déclenché l’exil d’une partie de la population cherchant à se mettre à l’abri des balles et des bombes. Certains Ukrainiens ont alors trouvé refuge dans le canton de Fribourg. Selon les derniers chiffres fournis par la Direction de la santé et des affaires sociales, qui montrent l’état de la situation au 12 février 2024, 2601 Ukrainiens avec un permis S et au bénéfice d’une assistance publique sont officiellement enregistrés sur le territoire cantonal. Décryptage avec Jean-Claude Simonet, chef du Service de l’action sociale chargé notamment de la concrétisation de la politique d’asile au niveau cantonal.

Ce qui frappe tout d’abord en voyant la courbe du nombre de réfugiés ukrainiens présents dans le canton de Fribourg, c’est que, deux ans après le début du conflit, elle continue d’augmenter…

Jean-Claude Simonet: Après un premier mouvement de migration massif à la suite de l’éclatement du conflit, la courbe s’est stabilisée. Néanmoins, nous enregistrons toujours un certain nombre d’arrivées, qui sont surtout en rapport avec des conditions saisonnières, l’hiver étant particulièrement rude dans les zones de combat. Il y a aussi des variations selon les zones de conflit. Mais il y a également des Ukrainiens qui quittent le canton. Certains rentrent chez eux, d’autres partent vers d’autres destinations comme le Canada, qui développe des actions particulières afin d’attirer des migrants en rapport avec la situation sur le marché de l’emploi.

Quel est le profil des Ukrainiens aujourd’hui installés dans le canton de Fribourg?

Le profil correspond à la population d’un pays en guerre où les hommes sont mobilisés pour combattre. Les personnes qui arrivent en Suisse sont donc surtout des femmes, des enfants et des personnes âgées. Parmi les enfants, il y en a de tous les âges, et notamment des jeunes de 15-16 ans, ce qui pose des défis en matière de formation.

Comment faire pour scolariser et former ces enfants et ces jeunes, qui sont le plus souvent allophones?

Il y a actuellement 492 enfants ukrainiens scolarisés dans le canton de Fribourg, en français et en allemand. Ils sont scolarisés dans le cadre du dispositif ordinaire. Pour les jeunes qui sont au-delà de l’école obligatoire, le Service de la formation professionnelle a créé une dizaine de classes d’accueil supplémentaires pour permettre une introduction au sein du régime de formation, souvent via des apprentissages, mais aussi au gymnase. Ce qui est particulier, c’est que les personnes qui sont arrivées ici dans le courant de la première année avaient l’espoir de pouvoir rentrer rapidement. D’ailleurs, le Gouvernement ukrainien avait consenti à des efforts considérables afin d’assurer la continuité au niveau de la formation. Les enfants pouvaient ainsi suivre l’école ukrainienne à distance en parallèle.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Monde

Ukraine. Handicap International face au martyre d’un pays

L’ONG basée à Genève mobilise plus de 300 collaborateurs en Ukraine pour venir en aide aux populations. Sa responsable à Kiev, Anne-Laure Bauby, décrit un travail difficile dans des régions, notamment près du front, constamment bombardées par l’armée de Poutine. Interview.