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Canton

Feu vert à la politique foncière active

La population a accepté le transfert des anciens sites Elanco et Tetra Pak à une structure autonome

Dans la Broye, l’ancien site de l’entreprise de produits vétérinaires Elanco est composé de 100 hectares en zone agricole, auxquels s’ajoutent 27 hectares en zone industrielle.

 Nicolas Maradan

Nicolas Maradan

16 mai 2022 à 04:01

Economie » Les Fribourgeois ont accepté hier à 76,3% le transfert à l’Etablissement cantonal de promotion foncière (ECPF) des anciens sites industriels Tetra Pak et Elanco rachetés par l’Etat de Fribourg, à savoir Agrico à Saint-Aubin, La Maillarde à Romont et Pré-aux-Moines à Marly. Président du comité constitué en soutien au projet et réunissant tous les principaux partis politiques, Eric Collomb ne pouvait pas rêver mieux. Il remarque: «On sait que, dans toute votation, il y a au moins 20% des votants qui expriment un avis contraire. C’est en quelque sorte un socle incompressible. Le mieux que nous pouvions donc espérer, c’était 80% de oui. Et nous n’en sommes pas loin. C’est une grande satisfaction».

Le député centriste ajoute: «C’est aussi une reconnaissance après le vote sur Bluefactory, qui n’était qu’une demi-victoire (en juin 2021, le peuple n’avait accepté la recapitalisation du quartier d’innovation qu’à 50,5%, ndlr). Cette fois, nous présentions un projet concret. Je pense que c’est ce qui a fait mouche.» Président de l’UDC fribourgeoise, formation à l’origine l’an dernier du référendum contre le renflouage de Bluefactory, Christophe Blaumann estime de son côté: «Du moment que le pilotage de l’ECPF est uniquement en mains cantonales, il y a moins de risques d’avoir des retards que pour Bluefactory, qui est géré à parts égales par le canton et la ville de Fribourg.»

Victoire pleine et entière

Ministre de l’Economie, Olivier Curty savoure ce qui s’apparente cette fois-ci à une pleine et entière victoire: «Ce vote est une confirmation de tout le travail qui a été fait jusqu’à maintenant, avec la création il y a quelques années d’un fonds doté de 100 millions de francs et de l’ECPF. Je suis très satisfait, car cela nous donne un atout supplémentaire au niveau de la promotion économique. Et c’est de bon augure pour le développement du canton.»

Présidente du PS cantonal, Alizée Rey confirme: «C’est un vote de confiance, dont nous avions besoin pour que l’ECPF puisse aller de l’avant. Cela fait plusieurs années que nous parlons de politique foncière active. Et nous avons maintenant tous les outils nécessaires pour la mettre en place et attirer des entreprises sur le sol fribourgeois, dans le respect des principes de durabilité.»

Une faible participation

Seule ombre au tableau: un taux de participation qui n’a pas dépassé 30,9%. «C’était un sujet qui était très technique. Peut-être que certaines personnes n’ont pas bien compris les enjeux. Ou alors elles ont renoncé à se déplacer au bureau de vote, car elles étaient convaincues que ça allait être accepté à une large majorité. Mais je suis très content de ce résultat. Ce projet va créer des conditions-cadres fantastiques pour les entreprises», insiste Alexandre Vonlanthen, président du PLR fribourgeois. Son homologue écologiste Julien Vuilleumier ajoute: «Finalement, la participation n’a pas été si faible que ça, sachant que c’est un objet qui a suscité peu de débats et de contradiction. L’avantage était d’avoir au même moment des scrutins fédéraux qui ont beaucoup mobilisé.»

Le feu vert de la population acquis, quelles sont maintenant les prochaines étapes qui attendent l’ECPF? Olivier Curty détaille: «C’est un processus qui est déjà en cours, avec notamment le développement du site de Saint-Aubin. Des discussions ont lieu en ce moment concernant le Plan d’aménagement cantonal. J’espère que les oppositions pourront bientôt être levées. Et nous sauterons aussi sur les opportunités qui se présenteront pour développer d’autres zones, et cela également dans la partie germanophone du canton, qui n’est pas encore servie.»

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